France Stratégie préconise une meilleure coopération entre les start-ups et l'écosystème de la formation
Stars de l'ère digitale, les start-ups peinent à recruter faute de compétences en gestion des ressources humaines, de visibilité au sein de l'écosystème de la formation et de politiques publiques ciblées. Publié fin octobre, un rapport de France Stratégie présente les actions à mettre en œuvre pour soutenir la croissance et l'emploi des jeunes pousses françaises.
Par Catherine Trocquemé - Le 18 novembre 2021.
Très soutenues dans leur phase d'amorçage, les start-ups françaises se sont fortement développées depuis les années 2010. Ces championnes de la Tech ont levé plus de 5 milliards d'euros en 2020, comptent parmi elles une quinzaine de « licornes » valorisées à plus d'1 milliard de dollars et peuvent s'appuyer sur 400 incubateurs ou accélérateurs. Cette dynamique se heurte aujourd'hui à des difficultés de recrutement et de développement des compétences, conditions nécessaires à leur développement. Partant de ce constat, France Stratégie vient de publier fin octobre un rapport qui identifie les freins et les leviers d'actions pour accompagner les start-ups françaises dans leur croissance.
Une cartographie des start-ups
Encore faut-il partager une définition claire des start-ups et reconnaître leurs spécificités. Né à la fin des années 1980, le concept recouvre, en effet, des réalités différentes. France Stratégie y voit un des freins à l'élaboration de politiques publiques ou à la mise en œuvre d'actions adaptées à ce profil d'entreprises. Le rapport propose donc, en préambule, d'étudier 4 catégories qui composent le périmètre des start-ups, soit 1,1 million de jeunes entreprises de moins de 8 ans ; 1 600 gazelles enregistrant des taux de croissance annuels supérieurs à 20% ; 6 000 entreprises ayant levé des fonds et 1 300 entreprises innovantes. Ces start-ups créent davantage d'emploi sur des profils plus qualifiés, plus techniques et plus masculins que la moyenne.
Des besoins spécifiques
Au-delà des difficultés inhérentes aux petites entreprises, les start-ups sont confrontées à une pénurie de compétences particulièrement forte dans le monde des nouvelles technologies, à la déconnexion de leur écosystème avec celui de l'emploi et la formation – 6% seulement d'entre elles déclarent recourir à des contrats d'apprentissage- et à un déficit de culture du management. Ces enjeux deviennent critiques dans la deuxième phase de leur développement qui exige une structuration de leur organisation. Leurs besoins en nouvelles compétences, à l'image de leur croissance, évoluent rapidement exigeant réactivité et adaptation. A un moment clé de la transformation de l'économie et du monde du travail, France Stratégie propose cinq axes pour libérer le potentiel de création d'emplois des start-ups et sécuriser leur développement.
Cinq préconisations
Parmi les préconisations, le rapport insiste sur la nécessaire amélioration de la coopération entre l'écosystème des start-ups et celui de l'emploi, de l'éducation. Les start-ups pourraient ainsi intégrer les instances pédagogiques des acteurs de la formation, organiser des immersions dans leurs structures, développer des salons à l'attention des étudiants ou des lycéens, accroître la présence des acteurs de la formation dans leurs incubateurs ou encore mieux valoriser les parcours d'apprentissage. Dans le même esprit, France Stratégie propose d'intensifier les connexions entre la « French Tech » et les acteurs type Opco ou Pôle emploi afin d'adapter et de faire connaître les dispositifs existants. Des modules de formation continue sur des thématiques de droit du travail, de management ou encore de gestion des compétences devraient être davantage intégrés à l'accompagnement proposé aux créateurs de start-ups. Enfin, le rapport milite pour un travail d'identification et de prise en compte des spécificités de ces entreprises de la nouvelle économie afin d'élaborer des politiques publiques dédiées.