Entretien avec Dominique Balmary, président du CNFPTLV

Par - Le 01 septembre 2009.

“Si la loi le prévoit, le CNFPTLV est prêt à élargir ses missions"

Le projet de loi voté le 21 juillet en première lecture à l'Assemblée nationale prévoit un élargissement des missions confiées au Conseil. Qu'en pensez-vous ?

Après quatre années d'existence, le CNFPTLV est arrivé à un bon niveau de maturité. Il a trouvé son équilibre, s'est doté d'un langage partagé et s'est construit une culture propre. Le dialogue entre les parties sur le terrain de la formation est aujourd'hui plus serein, plus professionnel qu'idéologique. Ceci se traduit dans la qualité de la concertation, le sérieux du travail d'étude et, surtout, favorise les avancées.
Je vois avec beaucoup de satisfaction dans les missions élargies qui pourraient être confiées au Conseil une confirmation de l'intérêt de nos travaux et une reconnaissance de leur qualité. La préoccupation manifestée par les pouvoirs publics et le Parlement de définir des orientations nationales, d'étendre et d'approfondir l'évaluation dans le cadre du Conseil me semble un point très positif du projet de loi. L'évaluation doit s'appuyer sur des objectifs politiques clairs qui n'existaient pas jusqu'ici ou, en tout cas, étaient très dispersés.
Grâce à l'Ani de janvier et bientôt la loi, la formation sera dotée d'un cadre stratégique et de priorités clairement définies, très concrètes, qui devraient guider les acteurs. Des lignes de force se dessinent déjà : l'emploi, en particulier dans les TPE et PME, la sécurisation des parcours, les publics les plus fragiles, la qualification, par exemple.
Petit bémol, l'amendement adopté par l'Assemblée nationale qui prévoit “un bilan et une évaluation, par bassin d'emploi, des actions de formation professionnelle" (article 16 du projet de loi). La faisabilité de cette évaluation ne me paraît pas très réaliste. J'espère que le Sénat aura conscience des difficultés techniques que ceci soulève et apportera les ajustements nécessaires en fixant un champ d'évaluation plus large et plus réalisable. La volonté d'approfondir l'évaluation reste cependant une excellente idée.

Le Conseil serait-il prêt à assurer ces nouvelles missions ?

Oui bien sûr, si on lui en donne les moyens juridiques, financiers et en personnel. Les conditions d'installation de l'équipe du secrétariat général doivent absolument être améliorées. Les statistiques exigent aussi d'être plus opérationnelles. Par exemple, il est impossible aujourd'hui d'estimer les efforts financiers des entreprises au niveau régional : il faut soit modifier la “2483", soit créer un autre dispositif de recueil des données, mais on ne peut pas rester dans ce vide statistique pour conduire des travaux dont tout le monde a besoin.