“Les Écoles de la deuxième chance sont des dispositifs illégaux"
Dans un communiqué publié le 17 avril, Michel Clézio, président de la Fédération nationale des Urof (Unions régionales des organismes de formation) critique avec force les Écoles de la deuxième chance.
Par Centre Inffo - Le 01 mai 2009.
Premièrement, dénonce-t-il, les Écoles de la deuxième chance proposent des dispositifs qui existaient depuis des années dans le cadre de PRDF (plans régionaux de développement pour la formation). “Si le concept remporte un tel succès aujourd'hui, c'est qu'il a le mérite de la simplicité et qu'il fait consensus à droite comme à gauche. En conséquence, pour les élus locaux qui portent de tels projets, le retour sur image est immédiat et bien plus certain que s'ils avaient parié sur les dispositifs de formation de droit commun, difficilement lisibles. En gros, c'est une opération de communication."
Cependant, de son point de vue, les É2C n'apportent aucune valeur ajoutée aux dispositifs “historiques", au contraire : “Le système de la formation professionnelle est très complexe. Au lieu d'ajouter une nouvelle couche au millefeuille, il serait plus judicieux d'en améliorer la simplicité et la lisibilité ! L'action de ces écoles ne fait que parasiter le bon fonctionnement du processus existant."
Mais Michel Clézio va bien plus loin : pour lui, ces dispositifs ne respectent pas la légalité. “Le Code des marchés publics s'applique à la formation professionnelle depuis 2002 et les PRDF y sont soumis. Le fait que les Écoles de la deuxième chance en soient exemptées est, pour nous, complètement illégal et injuste. Elles peuvent toucher la taxe d'apprentissage, et ont à disposition une multitude de financements, auxquels pour la plupart nous n'avons pas accès : FSE (Fonds social européen), mises de fonds de la part de l'État, des Conseils généraux et régionaux, des mairies, de la Caisse des dépôts, etc." Ainsi, selon lui, ces écoles bénéficient d'un budget bien plus conséquent que celui alloué aux PRDF, pour des résultats comparables. “Les avantages dont elles jouissent, nous les réclamons depuis longtemps."
En conclusion, Michel Clézio préconise une remise à plat du système : “La solution ? Étendre le dispositif offert illégalement au regard du droit français et européen parce que sélectif, à l'ensemble du secteur concerné. C'est la seule façon d'éviter les contentieux qui ne pourront être contenus plus longtemps."