Accord “seniors" chez PSA : entre maintien à l'emploi des plus âgés et intégration des jeunes

Par - Le 01 février 2010.

En date du 12 janvier, un accord “seniors" conclu pour une durée de trois ans a été signé entre la direction de PSA Peugeot Citroën et cinq organisations syndicales : CFDT, CFE/CGC, CFTC, FO et GSEA.

Il porte sur les salariés ayant au moins 30 ans d'expérience professionnelle. Seule la CGT n'a pas paraphé cet accord, pour absence de dispositif de départ anticipé à la retraite à partir de 55 ans. Cette mesure, dont la dernière application chez PSA remonte à 2003, “n'est aujourd'hui plus possible, explique Philippe Dorge, directeur des relations sociales et du travail de PSA. Tout simplement parce que ni l'État ni les comptes sociaux, et encore moins le secteur automobile dans un contexte de crise, n'en ont les moyens".

Ainsi, pour les signataires de cet accord, la question du maintien dans l'emploi des seniors est liée à celle de la diversité des âges au sein des équipes, impliquant aussi l'intégration professionnelle de jeunes. En effet, les salariés âgés de plus de 50 ans représentent 30 % de l'effectif total de 85 000 salariés chez PSA. Qui lance donc un programme de recrutement de 7 300 jeunes en alternance (contre 4 000 à 4 500 jeunes par an en temps normal) par différentes voies : apprentissage, contrats de professionnalisation, stages ou encore dispositif “volontaires internationale en entreprise". À ce jour, 1 300 jeunes ont déjà été recrutés avec, au bout de dix-huit mois, la quasi assurance d'un CDI. Pour faciliter leur accompagnement, des mesures spécifiques en direction des salariés “seniors" seront déployées pour des actions de tutorat : un jour de formation par an, intégration du tutorat dans les critères d'évaluation des compétences, développement des fonctions conseils et formateurs internes, etc.

Second enjeu majeur de cet accord : pour favoriser le maintien dans l'emploi des seniors, plusieurs actions de formation ciblées et… chiffrées ont été retenues (voir encadré). Mais au-delà, dans un “contexte d'évolution rapide et profond du secteur de l'automobile, il s'agit d'anticiper les changements professionnels, et ce n'est pas qu'une question d'âge, indique Philippe Dorge. Cela doit se préparer tout au long de la vie professionnelle".

Quant à “l'adaptation des conditions de travail à la présence de salariés âgés plus nombreux", autre point principal de cet accord, le pourcentage de postes évalués “légers" dans les sites de production par les ergonomes (au regard des charges physiques) devra atteindre 60 % en 2012. Et pour prévenir notamment les risques psychosociaux, une “démarche d'amélioration équivalente portant sur les charges cognitives et mentales sera engagée" au travers d'une plus grande démarche participative des salariés à leur définition de poste. Tout en renforçant le suivi médical des salariés seniors par les services de santé au travail.

[(Des actions chiffrées

Tout d'abord, un “bilan d'orientation professionnelle" doit être réalisé au moins tous les dix ans à l'occasion d'un entretien annuel. À l'horizon 2012, tous les salariés âgés de 50 ans et plus auront bénéficié d'un tel bilan. Côté formation, l'objectif est de parvenir à un taux de 50 % de salariés seniors formés chaque année. Notamment par le biais de la certification professionnelle de la métallurgie ou d'une période de professionnalisation. Sur ce dernier point, l'objectif est d'atteindre un taux de 10 % pour les salariés de plus de 55 ans.)]