Alain Gargani, vice-président de la CGPME 13 : “Le principal frein à l'embauche des seniors, c'est le budget"

Par - Le 15 mai 2010.

En marge des Assises pour l'emploi des seniors, qui se sont déroulées à Marseille le 29 avril dernier, Alain Gargani, vice-président de la CGPME 13, est revenu sur sa propre expérience, en tant que directeur d'une entreprise de 15 salariés : “Quand ma collaboratrice m'a annoncé son départ à la retraite sous un an, j'étais interloqué, car je ne l'avais pas anticipé. Comme elle souhaitait poursuivre son activité, nous avons décidé ensemble qu'elle se mettrait à son compte et qu'elle serait ainsi notre prestataire, et en parallèle, nous avons embauché une autre personne."

La CGPME 13, qui compte 1 400 entreprises adhérentes et 20 syndicats qui représentent 6 000 entreprises, a commencé à alerter ses adhérents sur ces questions en juin 2008. Car ils “ont le nez dans le guidon. Cela ne nous effleure même pas. Les problèmes de ces entreprises, qui n'ont, pour la plupart, pas de DRH, restent la crise et le chiffre d'affaires", poursuit Alain Gargani, qui préconise davantage de communication. La CGPME 13 met en place des systèmes de formation pour permettre aux futurs retraités de devenir tuteurs, afin de former leurs successeurs. Elle a accompagné 100 seniors d'octobre 2008 à décembre 2009. 50 % d'entre eux ont ainsi retrouvé un emploi. Mais Alain Gargani le reconnaît : le principal frein à l'embauche des seniors, “c'est le budget, que nous n'avons pas". Les accords seniors ?[ 1 ]Depuis le 1er janvier 2010, les entreprises de 50 salariés et plus qui ne sont pas couvertes par un accord de branche ou n'ont pas conclu un accord ou un plan d'action en faveur de l'emploi des seniors, s'exposent à une pénalité de 1 % de leur masse salariale. “Nos entreprises adhérentes sont à 95 % des entreprises patrimoniales, dont 60 % sont des TPE. Elles sont très peu impactées par ces accords."

Notes   [ + ]

1. Depuis le 1er janvier 2010, les entreprises de 50 salariés et plus qui ne sont pas couvertes par un accord de branche ou n'ont pas conclu un accord ou un plan d'action en faveur de l'emploi des seniors, s'exposent à une pénalité de 1 % de leur masse salariale.