Année européenne ouverture en France - Pour lutter contre la pauvreté : financer des formations

Par - Le 01 mars 2010.

Après la cérémonie d'ouverture européenne qui s'est déroulée le 21 janvier à Madrid, Martin Hirsch, haut-commissaire aux solidarités actives et à la jeunesse, Benoist Apparu, secrétaire d'État chargé du logement et de l'urbanisme, et Làszlo Andor, commissaire européen pour l'emploi, les affaires sociales et l'inclusion, ont ouvert le 18 février à la Cité internationale, à Paris, l'Année européenne de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

En Europe, plus de 80 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté[ 1 ] Selon la définition de l'UE, toute personne dont les revenus sont inférieurs de 60 % au revenu moyen des ménages du même pays est considérée comme exposée à la pauvreté., soit 17 % de la population européenne, selon les chiffres Eurostat de janvier 2010, et que les plus exposés sont les moins de 25 ans et les plus de 65 ans, puisque 20 % de ces deux classes d'âge sont en dessous du seuil de pauvreté. En France, on dénombre 8 millions de personnes en dessous de ce seuil, soit 13 % de la population.

Pour le haut-commissaire aux solidarités actives, “nous sommes à un moment où tout peut basculer". Herman Van Rompuy, le président du conseil européen, a proposé début février que la réduction de la pauvreté soit fixée dans les objectifs de la stratégie “Europe 2020". Pour Benoist Apparu, “c'est un vrai changement logique de fixer des objectifs chiffrés pour la réduction de la pauvreté, comme l'a fait la France en 2007 en s'engageant à réduire d'un tiers la pauvreté d'ici 2013". Et Martin Hirsh de renchérir : “L'UE doit mettre autant d'énergie dans la réduction de la pauvreté qu'elle le fait pour les politiques économiques."

Une implication que l'on retrouve chez Làszlo Andor, qui effectuait ce 18 février son premier déplacement en tant que commissaire européen. “Notre ambition, via cette année européenne, est de susciter le débat afin d'identifier les causes de la pauvreté, mais aussi d'encourager les États dans leurs actions", a-t-il expliqué, avant d'ajouter : “Le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté est de financer des formations pour maintenir les citoyens européens dans leur emploi."
Le Fonds européen d'ajustement à la mondialisation, créé en 2006 et modifié en juin 2009, finance des formations professionnelles pour les travailleurs ayant perdu leur emploi. De même, le Fonds social européen, qui aide 9 millions d'européens chaque année, a reversé 5 milliards à la France pour la période 2007-2013, ce qui a permis notamment de financer les Écoles de la deuxième chance.

Le commissaire européen souhaite enfin que “cette année augmente la visibilité des actions réalisées pour diminuer la pauvreté". C'est d'ailleurs dans cette optique que la France a lancé en 2009 un appel à projets qui doivent relever des trois axes élaborés dans le cadre du programme national [ 2 ]Ces thèmes seront développés au cours de trois séminaires régionaux. En mai, à Rennes : “Parcours d'insertion" ; en juin à Marseille : “Accès au droit" ; en septembre à Lille : “Gouvernance". : l'accès aux droits et à la citoyenneté active, l'amélioration des parcours d'insertion et le développement des partenariats territoriaux. Six-cents propositions ont été envoyées, soixante huit retenues, et cinq ont été présentées au cours de cette journée d'ouverture.

Notes   [ + ]

1. Selon la définition de l'UE, toute personne dont les revenus sont inférieurs de 60 % au revenu moyen des ménages du même pays est considérée comme exposée à la pauvreté.
2. Ces thèmes seront développés au cours de trois séminaires régionaux. En mai, à Rennes : “Parcours d'insertion" ; en juin à Marseille : “Accès au droit" ; en septembre à Lille : “Gouvernance".