Bretagne - Programme régional des stages : les recommandations du CESR

Par - Le 01 mai 2010.

Le PRS (programme régional des stages), mis en place par le Conseil régional de Bretagne, s'adresse aux demandeurs d'emploi et, depuis 2008, aux salariés en préavis de licenciement économique ayant un niveau de formation inférieur au V. Il représente ainsi le principal dispositif qualifiant de la Région. En 2009, 3 961 places de stage ont été pourvues et, en 2008, la Région a consacré 21, 7 millions d'euros au PRS, auxquels se sont ajoutés 6,2 millions d'euros pour la rémunération des stagiaires et 2,5 millions d'euros pour la restauration.

Voici dix-huit mois, le Conseil économique et social régional de Bretagne (CESR) s'est autosaisi pour analyser ce dispositif, mais aussi, plus globalement, l'offre de formation proposée par la Région. “Nous avons auditionné le Conseil régional, Pôle emploi et les autres acteurs", explique Marie-Pierre Sinou, vice-présidente du CESR Bretagne, présidente de la commission formation et enseignement supérieur. L'analyse du CESR conclut à “des bons résultats en termes d'insertion professionnelle des stagiaires". En effet, 90 % des stagiaires du PRS voient leurs compétences acquises en formation certifiées par un diplôme ou un titre professionnel et 75 % ont un emploi dix-huit mois après la fin de la formation, dont 53 % en CDI. Toutefois, “47 % des emplois occupés n'ont pas de lien avec la formation suivie", ajoute Marie-Pierre Sinou.

Le CESR a établi plusieurs recommandations. En premier lieu au sujet de l'évaluation des besoins, car certains acteurs “estiment que le PRS ne correspond pas suffisamment aux réalités macroéconomiques et aux évolutions, voire mutations, des emplois et des compétences", selon le rapport. Peu d'offres du PRS correspondent aux domaines de l'hôtellerie-restauration, du tertiaire et des éco-activités. Un “manque de perspectives" qui serait induit par la sous-représentation de certains acteurs. “Si les Maisons de la formation professionnelle sont réparties sur tout le territoire, la participation des partenaires sociaux est variable selon les lieux", note Marie-Pierre Sinou. L'expression des branches est insuffisamment prise en compte.

Autre recommandation, celle d'accompagner les organismes de formation dans la mise en œuvre de l'individualisation des parcours. “Ils ont peu de temps pour mettre en place leur formation compte tenu de la notification tardive des marchés et du catalogue PRS. Par ailleurs, la complexité des procédures liées à l'appel d'offres mobilise du temps qui pourrait être consacré à des questions pédagogiques", pointe le rapport.
Sur le sujet de la qualité et de l'égalité d'accès aux formations, le rapport constate un manque de lisibilité de l'offre. “Nous préconisons d'assouplir la procédure d'inscription et de prescription des stages par les Missions locales ou Pôle emploi en créant un site internet qui puisse donner les places disponibles rapidement", précise Marie-Pierre Sinou.
Le CESR considère que “la mise en place récente par le Conseil régional d'un service public de la formation professionnelle (SPRF) peut offrir une opportunité de reconfigurer ses actions à la lumière de ces objectifs".