En Poitou-Charentes : 5e Forum régional de la formation professionnelle

“Face à la crise, faut-il repenser la formation ?" C'est l'une des questions que se sont posés les participants lors du 5e Forum régional de la formation qui s'est déroulé à la Crèche, en Poitou-Charentes, le 3 février.

Par - Le 16 février 2010.

Quelle influence à la formation sur la crise? Jean-Paul Gehin, enseignant-chercheur en sociologie à l'Université de Poitiers a expliqué que “l'évolution des dépenses de formation professionnelle est corrélée avec l'activité économique". S'il y a crise, il y a diminution des dépenses de formation de la part des entreprises - mais pas dans tous les secteurs. Si la demande de formation dans la restauration est liée à la situation économique, elle l'est moins quand cela concerne les secteurs qui forment beaucoup, comme les banques, les assurances ou l'énergie. Sans oublier les secteurs “contra cycliques", comme l'éducation au sens large et les services collectifs sociaux et aux personnes, où l'activité augmente en période de crise. Pour le chercheur, “les deux enjeux actuels de la formation sont les suivants : stimuler l'appétence des salariés et faire de la gestion préventive qui permette de tenir compte des évolutions à venir".

Lors de la table ronde, plusieurs exemples d'initiatives de terrain ont été présentés (voir encadrés). “La crise est l'occasion de se poser les bonnes questions, a observé Christophe Ducreau, délégué régional de Prisme, une entreprise de travail en intérim. Il faudrait peut-être décloisonner les pratiques de formation et permettre qu'elles prennent en compte un individu sur le long terme, même lorsqu'il change de statut." Et de se déclarer en faveur de l'utilisation du chômage partiel “pour valoriser les salariés en leur proposant de former leurs collègues, avec l'aide d'un organisme de formation". Emmanuel Pocard, directeur délégué d'Opcalia Poitou-Charentes, a pour sa part proposé “aux PME de remplacer le salarié parti en formation par une personne en intérim".
Daniel Opic a conclu sur cette citation d'Abraham Lincoln : “Si vous trouvez que la formation est trop chère, alors choisissez l'ignorance".

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Advanced comfort system : Former malgré les "trois huit"

Autre expérience présentée lors de cette table ronde, celle d'Ariel Gombart, directeur des ressources humaines de la société Advanced Comfort System, qui fabrique des composants pour automobile. Il a proposé à ses salariés qui travaillent en “trois huit" un stage d'initiation à l'informatique fin 2008, et que depuis trois autres sessions ont été lancées. Des formations imputées sur le Dif. C'est le Gréta des Deux-Sèvres qui les a assurées. Jocelyne Constantin, la conseillère qui a travaillé avec Ariel Gombart, explique les difficultés auxquelles elle a dû faire face : “Notre grande difficulté était de s'accorder avec les trois huit. Nous avons décidé de choisir un jour de formation, le vendredi. En outre, les stagiaires étaient répartis en trois groupes. Ce qui nous a permis d'être souples : un salarié qui avait suivi la formation le vendredi matin pouvait très bien se rendre la semaine suivante dans le groupe de l'après-midi. Pour que la formation soit identique, nous avons décidé de choisir un seul formateur pour les trois groupes." Jocelyne Constantin a par ailleurs expliqué que le Gréta s'associait avec des autres organismes de formation de la Région pour offrir des réponses de formations individualisées et adaptée à l'entreprise.
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