Entretien avec Michel Morin, vice-président du Conseil régional de Bretagne, en charge de la formation professionnelle et de l'apprentissage

La Bretagne va lancer son “SPRF" en juillet

Après les Régions Paca, Bourgogne, Poitou-Charentes ou encore Rhône-Alpes, c'est au tour de la Bretagne, qui vient de voter son budget 2010, de lancer son “service public régional de la formation".

Par - Le 16 février 2010.

Quels seront les objectifs de votre SPRF ?

Nous en avons plusieurs : établir une “qualité de base" dans tous les organismes de formation de la Région ; que les publics éloignés de l'emploi puissent entrer dans le dispositif ; que le coût de l'inscription ne soit plus un barrage pour entrer en formation ; que l'ensemble du territoire puisse avoir une offre de formation ; et que les fermetures d'organismes de formation ne dépassent pas quatre semaines quand des formations ont déjà débuté au sein de l'établissement.
Mais notre SRPF ne sera lancé qu'en juillet 2010, car nous avons décidé de terminer les appels d'offres en cours. Nous sommes pour l'instant dans la période de référencement des organismes et nous avons établi un cahier des charges drastique. Notamment sur le fait que l'apprenant doit être “au cœur du dispositif de formation".

Quels seront les publics prioritaires ?

Les jeunes de moins de 26 ans, les demandeurs d'emploi de plus de 45 ans, les femmes qui souhaitent acquérir une première qualification et les personnes en situation de handicap, les demandeurs d'emploi de plus de vingt-quatre mois. Le but est que ces publics représentent un tiers des stagiaires qui sont en formation en Bretagne.

Quelle qualification juridique avez-vous choisie ?

Nous avons décidé de le qualifier de “service économique d'intérêt général" (SIEG). Nous avons hésité à la qualifier de SSIG (“service social d'intérêt général"), mais nous avons travaillé avec un grand nombre de spécialistes, dont Laurent Ghekière [ 1 ]Le fondateur du Collectif SSIG. , et il en est ressorti qu'il y avait trop d'insécurité juridique pour les SSIG. Nous n'avons pas encore fixé la modalité de gestion, mais nous nous orientons vers une délégation de service public (DSP) [ 2 ]Dans ce cas, le cahier des charges de la Région doit être très précis. Il y a ensuite une mise en concurrence des entreprises qui ont répondu, puis la Région fait son choix. Les phases de concertation sont longues.. En tout état de cause, c'est cette solution qui a ma préférence.

[(Budget 2010 : la Bretagne reconduit ses dispositifs de crise

La Région consacrera 246 millions à la formation professionnelle et à l'apprentissage, soit “10 millions de plus qu'en 2009", confie Michel Morin. Les dispositifs mis en place pour pallier la crise seront reconduits, comme le “chèque force" qui finance des formations courtes pour les demandeurs d'emploi et les salariés en situation de licenciement, le “chèque formation" qui, à hauteur de 3 050 euros, finance des formations qualifiantes pour les demandeurs d'emploi, et le “chèque reconversion" mis à la disposition des salariés en situation de licenciement qui n'ont pas de financement pour une formation. Le “dispositif collectif de qualification", fondé sur un partenariat Afpa-Région, qui permet de financer des formations de 600 à 900 heures, sera également reconduit. Le “dispositif territoire", qui finance l'accompagnateur des jeunes des Missions locales et offre une bourse de qualification sera, quant à lui, étendu à toute la région.)]

Notes   [ + ]

1. Le fondateur du Collectif SSIG.
2. Dans ce cas, le cahier des charges de la Région doit être très précis. Il y a ensuite une mise en concurrence des entreprises qui ont répondu, puis la Région fait son choix. Les phases de concertation sont longues.