Gérald Lefèvre, président du Garf : “L'ouverture enrichit nos débats"

Quels sont les axes de développement du Garf ?

Le Garf est en croissance forte en termes d'adhérents. Il compte maintenant près de 800 affiliés. Pour moi, la taille critique du Garf serait de 1 000 adhérents. Je souhaite également élargir la base de nos adhérents. Déjà, des responsables formation du service public ou des personnes qui travaillent dans des Opca nous ont rejoints. Nous développons la même approche pour nos partenariats. Nous avons déjà resserré nos liens avec l'ANDRH, la FFP, le Cnam, le Centre Inffo, ou encore l'ANLCI. L'idée n'est pas d'avoir un très grand nombre de partenaires, mais de privilégier des relations vivantes pour réaliser concrètement des actions en commun. Toutes ces ouvertures enrichissent nos débats.

Quelles tendances émergent dans la gestion de la formation ?

Dans les grands groupes, les services formation ont engagé des réflexions sur l'ouverture de centres de services partagés de formation, voire d'externalisation, en particulier en ce qui concerne les coûts, la gestion administrative et logistique. Ces approches peuvent être une menace pour la fonction de responsable. Elles comportent en effet un risque majeur : les entreprises peuvent avoir le sentiment d'avoir un service équivalent à un coût plus faible. Ce serait dangereux, parce que la politique de formation doit accompagner et faire partie intégrante de la stratégie de l'entreprise.

Cependant, de grandes opportunités se présentent actuellement au responsable formation : piloter le déploiement de la GPEC, ou accompagner la politique de RSE (responsabilité sociale et environnementale), sur des sujets tels que la diversité, la gestion des seniors, l'illettrisme, le handicap, la santé au travail, le développement durable, etc. La complexité réglementaire, sociale, financière tend à faire du responsable formation d'aujourd'hui un interlocuteur incontournable. Il est conduit à développer une relation privilégiée avec les managers de l'entreprise, et, en particulier, les managers de proximité, qui sont les premiers leviers dans l'organisation, et qui sont parfois déstabilisés ou désorientés par toutes les missions qu'ils doivent gérer. Enfin, l'accompagnement du e-learning et les outils des réseaux sociaux lui offrent la possibilité d'être très inventif et créatif en ingénierie de formation.

Avez-vous participé à la réforme de la formation, et comment l'analysez-vous ?

Le Garf a été auditionné tout au long de la réforme par les parlementaires, le groupe Ferracci, et ses propositions ont été transmises au ministère. Elles ont d'ailleurs été prises en compte en partie. Avec la réforme, nous constatons que nous avons maintenant une vraie politique à la fois de l'emploi et de la formation qui répond à la crise et au problème de l'emploi des jeunes. Autre aspect positif de la réforme : l'organisation d'un service public de l'orientation. La loi est arrivée dans un contexte où les budgets formation subissent une baisse drastique, et elle suscite encore beaucoup d'interrogations chez nos adhérents qui ont vraiment besoin d'échanger leurs points de vue. Il est important qu'ils puissent retrouver des collègues près de chez eux. Aussi, nous souhaitons assurer une couverture régionale sur l'ensemble du territoire et passer de trente groupes de travail, aujourd'hui, à une quarantaine, d'ici la fin de l'année. Tous ces groupes ont travaillé sur la dernière réforme, sur ce qu'elle entraîne en termes de changements et d'évolutions dans les pratiques des responsables de formation.

Contact

Le Garf a co-organisé la “Nuit de la formation", le 17 mai dernier. Une synthèse des travaux sur la réforme aura lieu en juillet, lors d'un séminaire des présidents de groupes de travail. Le 2 décembre prochain, est prévue une journée thématique sur la gestion de la formation dans un contexte international (aspects interculturels, structures d'implantation, etc.). Ensuite, à la fin du premier trimestre 2011, le Garf organisera une grande convention sur le thème : “Quelles évolutions pour le responsable de formation suite à la loi et aux changements institutionnels dans l'environnement ?")]