L'Afpa Drôme-Ardèche a lancé la deuxième formation qualifiante d'aide à domicile à distance du réseau

Par - Le 16 novembre 2010.

C'est une petite révolution que poursuit Patricia Gonzalvez, responsable de formation à l'Afpa Drôme-Ardèche. En effet, depuis le 6 septembre dernier, 16 demandeurs d'emploi ont débuté une formation d'assistante de vie aux familles… à distance. Si, dès 1998, la DGEFP a demandé à l'Afpa de mettre en place une ingénierie qui prenne en compte la VAE, anticipe la réforme des certifications et qui puisse correspondre à trois publics – les demandeurs d'emplois avec le temps plein présentiel, l'alternance pour les contrats de professionnalisation et la formation à distance –, cette dernière modalité a été peu mise en œuvre.

“Il faut un contexte territorial, un contexte financier, explique Patricia Gonzalvez. Pour ce projet, c'est un appel d'offres de la Direccte Rhône-Alpes qui a été déclencheur. L'Afpa Drôme-Ardèche a alors proposé de mettre en place une formation à distance pour les métiers d'assistance aux personnes, qui a été retenu en janvier 2010. Le métier d'aide à domicile est un métier de proximité qui s'exerce souvent en milieu rural où les organismes qualifiants ne sont malheureusement pas présents. Beaucoup d'employeurs embauchent des CDD qu'ils ne peuvent pas garder, leurs compétences n'étant pas validées par un diplôme ou un certificat. De plus, le secteur des services d'aide à la personne est porteur", poursuit la responsable de formation, qui se félicite de la mise en place de cette formation complexe, dont il existe un seul précédent, dans le Gard, en Languedoc-Roussillon, pour le même métier.

La mise en place de cette formation a mobilisé de nombreux partenaires : le Pôle numérique de la Drôme, l'unité territoriale 26 de la Direccte Rhône-Alpes, Pôle Emploi et les trois partenaires pédagogiques sur les apprentissages à distance et délocalisés sur le territoire : la MFR (Maison familiale rurale) d'Anneyron, l'association Les Tracols de Saint-Jean-en-Royans et l'association Antidote, de Valence. La formation est financée à 50 % par le FSE et à 50 % par le Conseil régional de Rhône-Alpes.

EN PRATIQUE

La formation proposée n'est pas entièrement réalisée à distance : les stagiaires se rendent trois jours par semaine dans un espace numérique que le Conseil général loue à l'Afpa, et ils sont présents deux jours par semaine sur le campus Afpa de Romans.

“Nous avons créé des groupes de quatre personnes qui se rendent dans des espaces numériques dispersés sur le territoire, proche de leur domicile. Mais attention, elles ne passent pas sept heures devant l'écran ! Elles ont une salle à disposition avec du matériel technique (des fauteuils roulants, par exemple) qui leur permet de mettre en pratique un exercice réalisé sur le logiciel. Les stagiaires doivent rendre leurs exercices chaque soir, et ceux-ci sont corrigés dans les 48 heures. Quand ils sont connectés au logiciel, nous pouvons le vérifier, et quand ils ne le sont pas… également ! Chaque semaine, une formatrice leur rend visite et fait le point avec l'animateur sur les acquis et les difficultés d'apprentissage", explique la responsable de formation.

Ainsi, les stagiaires ont vingt-sept jours de formation à distance, cinquante-cinq sur le campus Afpa et quarante jours de mise en pratique en entreprise. “Dans nos formations, nous avons 30 % de théorie et 70 % de pratique ; la théorie est donc ici apprise à distance, de même que certains gestes techniques simples", précise Patricia Gonzalvez.

Quinze femmes et un homme, tous demandeurs d'emploi âgés de 21 à 58 ans, constituent le groupe de stagiaires. Ils ont été recrutés par Pôle emploi, via un recrutement classique avec des prérequis d'aptitude au métier, et ils ont bénéficié de deux jours de formation dispensés par les espaces publics numériques.

En mars 2011, ils passeront leur examen en vue de l'obtention du titre professionnel de niveau V “Assistante de vie aux familles". “Ils sont très motivés, et je pense que la spécificité de cette formation les motive encore plus", souligne la responsable de formation, qui voit dans cette ingénierie la possibilité “d'améliorer le ratio d'obtention d'emploi avant la fin de la formation. Et, pourquoi pas, d'obtenir 100% !"