La Bourgogne lance une GPEC territoriale sur les métiers et les compétences “transversaux" dans les quatre départements

Par - Le 01 juillet 2010.

Le 26 mai dernier, la Région, la Direccte, le Rectorat, le Medef, la CGPME, la Chambre régionale de commerce et d'industrie, Pôle emploi, Agefos-PME et Opcalia étaient réunis pour le premier comité de pilotage de l'accord-cadre de développement des compétences, des fonctions et des métiers transversaux. Cet accord, voté le 22 février dernier par le Conseil régional de Bourgogne, est en cours de signature.

C'est “une vieille histoire", nous relate Marie-Claire Quiers, directrice des mutations économiques et du développement des compétences au Conseil régional. “Depuis des années, la Région travaillait sur des accords collectifs de branche. Nous avons environ une quinzaine de contrats d'objectifs qui nous ont permis de développer la concertation sur la formation professionnelle avec les secteurs concernés. Pour autant, nous laissions beaucoup de métiers de côté, qui concernaient 25 % de la population bourguignonne, soit 150 000 personnes et quelques 53 métiers", reconnaît-elle.

C'est pourquoi le C2R, le Carif de Bourgogne, a lancé en 2006 une étude afin de lister les “métiers transversaux", étude à laquelle s'associent l'État (par l'intermédiaire du Rectorat et la DRTEFP, devenue depuis la Direccte), le Fongecif, les Opca, le Medef, la CGPME, l'ANPE (Pôle emploi) et les Chambres consulaires. La Région et l'État envisageaient alors de créer deux contrats suite à cette étude, l'un sur les métiers du tertiaire, l'autre sur les métiers transversaux. Mais “plus nous parlions des métiers transversaux, plus nous évoquions les compétences transversales !", se souvient Marie-Claire Quiers. C'est ainsi qu'a pris forme, peu à peu, l'accord-cadre voté en février dernier. Le COT métiers du tertiaire sera, quant à lui, négocié ultérieurement.

[(LES “COMPÉTENCES TRANSVERSALES"

L'accord-cadre les définit comme telles : elles permettent de développer et d'élargir la capacité de mobilité professionnelle de leur détenteur. Elles se déclinent selon trois axes :

 les “compétences de base", nécessaires pour déployer les compétences professionnelles attendues ;

 les “compétences comportementales" nécessaires pour répondre aux attentes des entreprises en matière d'intégration aux équipes ;

 les “compétences techniques partagées", communes et nécessaires pour une famille de métiers.)]

Cet accord-cadre prévoit quatre axes d'action. Tout d'abord, la mise en place d'une “GPEC territoriale" dans les départements bourguignons (la Nièvre depuis le 5 juin, l'Yonne à partir du 24 juin, la Saône-et-Loire en 2011). Dans le Dijonnais (Côte-d'Or), Agefos-PME mène déjà une expérimentation depuis cinq ans (voir article ci-dessous) dont “la méthodologie sera transférée aux différents acteurs du monde la formation afin qu'ils se l'approprient", explique Marie-Claire Quiers.

La création d'un portfolio ou d'un “passeport formation" est également prévue afin de formaliser et valoriser les compétences de la personne. L'accord-cadre implique, par ailleurs, la “professionnalisation à l'approche des compétences transversales" des acteurs de l'orientation, ainsi qu'un renforcement des liens entre formation initiale et formation continue. Car “nul doute que les pratiques vont devoir évoluer, pour Marie-Claire Quiers. Nous allons favoriser sur un même territoire le rapprochement des entreprises, demandeuses de compétences, avec les demandeurs d'emploi, et mettre en place des parcours de formation qui leur permettront d'acquérir les compétences transversales nécessaires à leur mobilité professionnelle. Le C2R assurera, quant à lui, une fonction support, afin de fédérer et d'accompagner les réflexions conduites par les partenaires", résume-t-elle, tout en précisant que “toute cette démarche sur les métiers transversaux qui permette de favoriser les compétences est complémentaire des accords de branche, dont les certifications restent bien évidemment essentielles".

Pour Fadila Khattabi, vice-présidente en charge de la formation tout au long de la vie et de l'apprentissage, cet accord-cadre “s'inscrit dans l'optique d'améliorer la mobilité professionnelle des salariés et des demandeurs d'emploi". La vice-présidente n'hésite pas à parler de “révolution qui va permettre aux gens de prendre conscience de ce qu'ils savent faire et que leurs compétences peuvent servir dans un autre métier". Mais Fadila Khattabi prévient : “Il va falloir que les mentalités évoluent et cela va énormément influer sur l'orientation."

[(LISTE DES MÉTIERS TRANSVERSAUX REPRIS DANS L'ACCORD-CADRE

Techniciens de planning, ordonnancement, lancement ; préparateurs de méthodes ; ingénieurs et cadres des achats et approvisionnements industriels ; cadres d'état-major administratifs, financiers, commerciaux des grandes entreprises ; représentants en biens de consommation auprès d'entreprises ; électromécaniciens qualifiés d'entretien d'équipements non industriels ; cadres de gestion courante des services financiers ou comptables des grandes entreprises ; aides familiaux non salaries ou associes d'artisans effectuant un travail administratif ou commercial ; agents de maitrise premier niveau en entretien, installation électromécanique ou électronique ; chefs de produits, acheteurs du commerce et autres cadres de la mercatique ; cadres spécialistes du recrutement, de la formation ; ingénieurs et cadres d'entretien travaux neufs : chefs d'entreprise de l'industrie ou des transports, de 10 à 49 salariés ; électromécaniciens, électroniciens qualifies d'entretien d'équipements industriel ; cadres de gestion courante des autres services administratifs des grandes entreprises ; agents de maitrise premier niveau en entretien, installation mécanique ; acheteurs non classes cadres, aide-acheteurs ingénieurs et cadres spécialistes de l'informatique (sauf technico-commercial) ; responsables de manutention ; agents de maitrise deuxième niveau en entretien, installation ; chefs de moyenne entreprise (50 a 499 salaries) ; techniciens de maintenance, dépannage en électricité, électronique, automatisme ; maîtrise et techniciens des services comptables ou financiers comptables, mécaniciens qualifiés d'entretien d'équipements industriels ; conducteurs de chariot élévateur, caristes ; professions intermédiaires commerciales (sauf représentants et maitrise de magasin) ; ouvriers du tri, de l'emballage, de l'expédition ; manutentionnaires, agents non qualifies des services d'exploitation des transports ; magasiniers ; maîtrise et techniciens administratifs (autres que financiers et comptable) ; employés administratifs divers d'entreprise ; personnels de secrétariat de niveau supérieur, secrétaires de direction (non cadre).)]

[(LISTE DES MÉTIERS TERTIAIRES ET TRANSVERSAUX REPRIS DANS L'ACCORD-CADRE

Cadres de la publicité ; cadres des relations publiques ; cadres des ventes des grandes entreprises (hors commerce de détail) ; mécaniciens qualifies d'entretien d'équipements non industriels ; opérateurs d'exploitation en informatique ; assistants techniques de la documentation, de l'archivage (hors fonction publique) ; agents de maitrise d'entretien général ; chefs d'entreprise de services, de 10 a 49 salariés ; assistants techniques de la publicité, des relations publiques (salaries ou indépendants) ; cadres chargés d'études économiques, financières, commerciales ; chefs de grande entreprise (500 salaries et plus) ; représentants en services auprès d' entreprises ou de professionnel ; dactylos, sténodactylos (sans secrétariat), opératrices sur machines de bureau ; agents et hôtesses d'accueil et d'information ; cadres commerciaux des PME (hors commerce de détail) ; opératrices de saisie en informatique standardistes, téléphonistes ; agents de sécurité, de surveillance ; responsables d'entrepôt, de magasinage ; programmeurs, préparateurs de travaux en informatique (hors fonction publique) ; cadres administratifs ou financiers des PME ; employés des services comptables ou financiers ; secrétaires.)]