Le contrat de professionnalisation : utile, mais sous-utilisé
Par Gonzague Rambaud - Le 01 mars 2010.
Moins critique sur les contrats de professionnalisation que sur les périodes, la Cour des comptes a estimé que les contrats restent “encore insuffisamment développés".
Les deux dispositifs ont concerné 572 000 personnes en 2008 pour un coût de 1,47 milliards d'euros, soit 15 % de la dépense totale des entreprises pour la formation des salariés, observe la Cour. Laquelle, reconnaît - à la différence des périodes - l'utilité des contrats de professionnalisation, “répandus dans les petites entreprises" et répondant aux “besoin des entreprises".
Hélas, ajoute-t-elle, “leur montée en charge a été lente, le nombre de leurs bénéficiaires n'a jamais atteint celui des dispositifs qu'ils ont remplacé [contrats de qualification, contrats d'adaptation et contrats d'orientation]" et “les résultats de leur ouverture aux adultes [demandeurs d'emploi] sont particulièrement décevants", avec seulement 17 % de contrats signés par des adultes demandeurs d'emplois, sur les 28 638 entrées en 2008, note le rapport.
Deux raisons sous-tendent ce constat : “Le coût de l'employeur généralement considéré comme élevé et l'insuffisance des partenaires sociaux et de l'État pour développer le dispositif". En outre, les faibles rémunérations allouées aux signataires de contrats de professionnalisation n'incitent guère les chômeurs à se lancer dans ce dispositif.
Aussi la Cour recommande-t-elle “la mise en œuvre d'un pilotage plus affirmé du contrat de professionnalisation, s'appuyant notamment sur la généralisation des contrats d'objectifs dont le sucés a pu être observé dans certaines branches ou certaines régions".
Autre préconisation : alléger le coût des contrats pour les entreprises. “La prime de 1 000 à 2 000 euros, prévue dans le cadre du plan gouvernemental d'urgence pour les jeunes, lors de la conclusion d'un contrat « jeunes » constitue un premier pas dans ce sens", estiment les magistrats.