Le groupe Accor tente avec succès une VAE collective pour ses directeurs d'hôtels F1 et Étap Hôtel

Par - Le 01 octobre 2010.

Le 21 septembre, neuf directeurs d'hôtels Formule 1 et Étap Hôtel ont reçu officiellement leur bachelor professionnel “commerce", niveau bac + 3, de la Rouen Business school. Un titre obtenu après une VAE collective mise en place par leur employeur, le groupe Accor.

“Nous voulions développer l'employabilité de nos salariés, obtenir une reconnaissance de leurs compétences afin de valoriser leur parcours professionnel, car certains n'avaient pas de diplôme, explique Isabelle Parthonnaud, directrice des ressources humaines Hôtel F1 et Étap Hôtel. Nous avons donc opté pour une VAE, qui est le plus souvent une démarche individuelle. Mais nous avons voulu mettre toutes les chances du côté de nos salariés et nous avons décidé de les préparer avec un coach spécialisé. Pour réduire les coûts, la VAE collective s'est alors imposée."

Isabelle Parthonnaud ayant connaissance de l'expérience de la Chambre de commerce et d'industrie de Versailles-Val-d'Oise pour la mise en place de VAE collective dans des grands groupes, elle a sollicité son aide et ses conseils. La CCIV a ainsi réfléchi avec la directrice des ressources humaines sur le titre que pourraient valider les directeurs d'hôtels, en mettant en place un référentiel métier. “J'ai choisi le diplôme de l'école de Rouen, car il regroupe des compétences généralistes, qui ne se limitent pas à l'hôtellerie, pour permette à nos salariés d'avoir davantage d'opportunités. En outre, cette école avait déjà développé une VAE collective avec d'autres entreprises, ce qui était rassurant", poursuit Isabelle Parthonnaud.

LE COACHING, CLÉ DE LA RÉUSSITE ?

Les neufs salariés, âgés d'en moyenne 35-40 ans, ont été coachés pendant trois sessions de deux jours. En octobre, pour les préparer à la première épreuve de l'école de Rouen et pour leur expliquer concrètement en quoi consiste la démarche de VAE. La deuxième session, en novembre, a été consacrée à la préparation de la rédaction du mémoire. En mars, les salariés ont remis leur mémoire au coach qui leur a donné des conseils pour les ajuster. En avril, la dernière session était consacrée à la préparation de la soutenance du mémoire et à l'entraînement aux épreuves de jeu d'entreprise par simulation sur ordinateur. Toutes les sessions se sont déroulées au siège de l'entreprise à Évry, sur le temps de travail des salariés.

Si le titre acquis ne sera pas pris en compte dans la grille salariale - puisque “le travail réalisé reste le même", pour la directrice des ressources humaines -, les apports de cette VAE collective sont nombreux : “Le fait que la VAE soit réalisée collectivement a permis un échange de bonnes pratiques, une émulation importante. De plus, comme tout salarié qui pratique une VAE, les candidats ont pris de l'assurance, ils ont acquis de nouvelles compétences, telles que la rédaction d'un mémoire et la soutenance devant un jury. Enfin, cette VAE leur a permis de réfléchir et de projet professionnel." C'est ainsi que certains se sont avisés qu'ils voulaient évoluer vers d'autres marques du groupe et d'autres, devenir directeurs de région.

Cette démarche, nouvelle pour Accor, a été financée intégralement sur le budget des ressources humaines. Le groupe ne souhaite pas préciser le montant de l'opération. Très satisfaite du dispositif, Isabelle Parthonnaud renouvellera l'expérience dès octobre prochain pour dix collaborateurs Hôtel F1 et Étap Hôtel. Toutefois, cette VAE collective n'a pas vocation a être étendue à tous les métiers du groupe, les CQP “étages" (nettoyage) étant validés de manière individuelle.