Les Ateliers inter-Dom de la formation professionnelle ont dégagé plusieurs pistes d'action

Par - Le 01 janvier 2010.

Opcalia, le Fup et le ministère chargé de l'Outre-mer ont organisé le 9 décembre à Paris les Ateliers inter-Dom de la formation professionnelle. La journée a permis de présenter des initiatives réussies réalisées avec le soutien financier d'Opcalia et de dégager des pistes d'action qui appuieront certaines propositions issues des États généraux de l'outre-mer (Égom) [ 1 ]La “phase de participation" des États généraux de l'outre-mer s'est achevée courant juillet dans les collectivités de Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin ainsi que dans l'hexagone. www.etatsgenerauxdeloutremer.fr .

Ces Ateliers ont réuni des députés, des sénateurs, des représentants de l'État et de ses services déconcentrés et de nombreux acteurs de la formation de Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion, mais aussi, notamment, de Mayotte, Nouvelle-Calédonie et Saint-Pierre-et-Miquelon. Les échanges ont été organisés autour de quatre thèmes : la professionnalisation des parcours, l'illettrisme et les savoirs de base ; l'adaptation de l'offre de formation ; la gouvernance ; et la professionnalisation des jeunes d'outre-mer.

L'analyse de la professionnalisation dans les Dom fait apparaître un certain nombre de besoins potentiels, notamment autour de secteurs “structurants" intégrés dans la loi pour le développement économique de l'outre-mer (Lodeom), comme le tourisme, les énergies renouvelables, l'“agro-nutrition" et l'environnement. Les interlocuteurs se proposent de privilégier une approche sectorielle pour proposer des réponses formation spécifiques. La promotion des CQP et des titres professionnels, le développement du contrat de professionnalisation, le tutorat, la VAE, sans oublier la formation des cadres sont parmi les options retenues.

Pour lutter conte l'illettrisme, il faut d'abord identifier les personnes concernées. Et, ont rappelé les intervenants, ce domaine relève de l'intervention de l'État et non des entreprises. Cependant, la formation peut être un préalable à la sécurisation des trajectoires professionnelles. Opcalia a présenté le dispositif “1 001 lettres", qui s'appuie sur un outil multimédia et qui a déjà été mis en œuvre, y compris dans les Dom, auprès de 1 500 salariés sans qualification. Enfin, la création et la reprise d'entreprise doivent être facilitées.

Quant à elle, l'offre de formation dans les Dom se heurte à l'étroitesse du marché. C'est pourquoi l'organisation et la coordination des moyens de la formation passent par des solutions spécifiques ou mutualisées entre les différents Dom pour offrir de nouveaux contenus pédagogiques. La lisibilité et la qualité de l'offre doivent aussi être améliorées.

Sur la professionnalisation des jeunes d'outre-mer, l'accent sera mis notamment sur le tutorat, avec formation des tuteurs. Et sur la gouvernance, l'objectif est de “créer des synergies" et de mieux mobiliser les ressources. Francis Da Costa (Medef), vice-président d'Opcalia, a insisté : le Fonds paritaire de sécurisation des parcours financera “les projets bien construits et concrets" qui seront proposés.

Marie-Luce Penchard, ministre chargée de l'Outre-mer qui clôturait la journée, a indiqué que la situation était particulièrement tendue dans les Dom, avec une dégradation importante de l'emploi au cours des douze derniers mois, qui a abouti à un taux de chômage deux fois plus élevé qu'en métropole. Estimant la formation aujourd'hui “insuffisante et inadaptée", elle a insisté sur la nécessité pour les salariés de disposer d'“un cadre plus sécurisé qui garantisse une promotion sociale".

Notes   [ + ]

1. La “phase de participation" des États généraux de l'outre-mer s'est achevée courant juillet dans les collectivités de Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin ainsi que dans l'hexagone. www.etatsgenerauxdeloutremer.fr .