“Davantage de formations longues, qui sont plus qualifiantes et plus individualisées, donc plus pertinentes" Georgette Bréard, nouvelle vice-présidente du Conseil régional de Bretagne en charge de la formation professionnelle et de l'apprentissage

Georgette Bréard, qui était précédemment vice-présidente en charge du tourisme, a été conseillère d'orientation de 1979 à 2007 et directrice de CIO de 1997 à 2007 à Loudéac et Dinan (Côtes-d'Armor).

Par - Le 01 mai 2010.

Quelles sont les actions de Michel Morin, votre prédécesseur, que vous retenez ?

La mise à plat de tous les dispositifs et l'élaboration de la Sref (stratégie régionale emploi formation) qui est fondamentale. Elle a notamment permis de définir les grandes orientations de la Région et de s'adapter au contexte juridique de concurrence qui s'installe. Nous avons également favorisé l'accès à la formation des chômeurs, qui étaient la priorité.

Quelles sont vos priorités ?

Je souhaite renforcer tout ce que Michel Morin a pu faire. Je suis en charge de la formation professionnelle tout au long de la vie, ce qui implique désormais la prise en compte de la formation des salariés. En premier lieu, nous allons nous attaquer aux “décrocheurs" des établissements scolaires et des Universités. Il va falloir réaliser un travail très pointu, notamment avec les établissements de formations initiale qui doivent les accompagner vers un retour à la formation, initiale ou en alternance. Nous allons, dans ce sens, poursuivre le dispositif Trajectoire, qui concerne les jeunes des Missions Locales et qui offre une bourse de qualification au jeune lorsqu'il passe d'un stage pré-qualifiant à un stage qualifiant.
Autre priorité, renforcer la formation des demandeurs d'emploi en cette période de crise. Je souhaite proposer davantage de formations longues, qualifiantes ou certifiantes, et plus individualisées. Elles me semblent plus pertinentes que les formations courtes. Il faudra également travailler sur les savoirs de base et sur la sécurisation des parcours des publics en difficulté.

Allez-vous mettre en place de nouveaux dispositifs ?

Non, nous en avons déjà, et ils sont efficaces. Il faudra les adapter, toujours en raison de ce contexte de crise qui a fait émerger des publics qui étaient autrefois protégés. Il faudra surtout introduire de la fluidité dans ces dispositifs. En outre, en Bretagne, nous comptons beaucoup d'intérimaires qui sont ni demandeurs d'emploi, ni salariés. Ils ont besoin de dispositifs pertinents.

Vous êtes une ancienne directrice de CIO, quelles sont vos ambitions pour l'orientation en Bretagne ?

Un travail de réflexion est à mener. Nous disposons de bons professionnels qui peuvent nous aider à mettre en place une orientation efficace. Sur les Points relais conseil et la VAE, nous avons besoins d'aller plus loin. Je ne suis pas sûre que les structures aient été assez ambitieuses, même si elles ont effectué un bon travail.

Le CESR de Bretagne a publié un rapport sur le plan régional des stages pour les demandeurs d'emploi (voir ci-contre). Qu'en pensez-vous ?

Ce rapport est sévère. Les théories adéquationnistes ne sont pas ma “tasse de thé". Cependant, ce rapport démontre qu'il a beaucoup de confiance dans les collectivités territoriales. Le Conseil régional a vocation à structurer, mutualiser et organiser les structures d'orientation et de formations.