Questions à Hélène Ségura, nouvelle vice-présidente en charge de la formation professionnelle tout au long de la vie au Conseil régional de Haute-Normandie : “Un contrat d'accès à la qualification pour les jeunes"

Quelles sont les mesures prises lors du précédent mandat qui vous semblent essentielles ?

La mise en œuvre du PRDF. La Région a mis en place une “carte de formation", adaptée à la réalité économique et à celle des aspirations des jeunes - et des moins jeunes. D'ailleurs, ce plan se décline tous les ans par un plan annuel, ce qui nous permet de rester près de la réalité. Nous ne comptons donc pas modifier notre PRDF pour 2011. Autre chantiers réalisés, l'intégration de la commande de l'Afpa. Sur l'apprentissage, un important travail a été réalisé avec les CFA sur l'amélioration de la qualité d'accueil pour les jeunes. Mais nous avons également dressé le constat de la désaffection de certaines formations, comme les métiers de bouche ou les métiers d'art, avec des formations atypiques.

Quels objectifs vous êtes-vous fixés ?

Première chose, la mise en place d'un service public régional de formation. La première priorité de ce SPRF portera sur les “contrats d'accès à la qualification", que nous ferons voter en juin. Notre but est que, d'ici six ans, 6 000 jeunes de 16 à 25 ans bénéficient de ces contrats, qui regroupent deux thématiques : une formation aux connaissances de base (français, mathématiques et savoir-être) et un dispositif de préqualification ou de qualification. Ce parcours sera individualisé et le nombre d'heures dépendra de chaque jeune. Le premier module (insertion sociale et remise à niveau) pourra durer jusqu'à 1 200 heures, et le dispositif de préqualification jusqu'à 900 heures.

Nous souhaitons également mettre en place un contrat “sécurité professionnelle", qui permettra l'accompagnement et la formation des personnes licenciées pour motif économique. Enfin, nous avons signé des contrats d'objectifs avec onze branches professionnelles^{[ 1 ]} Bâtiment, métallurgie, logistique, transports, artisanat, etc. , qui doivent être renouvelés cette année. Nous allons donc les évaluer et travailler aux modification nécessaires.

Concernant l'orientation, quelle sera la vôtre ?

Les “contrats d'accès à la qualification" constituent une action d'orientation. Nous travaillons également avec Pôle emploi sur une convention pour l'orientation des demandeurs d'emploi. Et notre “carte de formation" centre les besoins des entreprises et des territoires, et permet donc une orientation en fonction de la réalité.

Allez-vous prendre des dispositions particulières sur la VAE ?

Ce dispositif fonctionne très bien. Il a surtout besoin d'être valorisé, il faut davantage communiquer afin que les salariés puissent y accéder.

Pensez-vous qu'il faille améliorer des points sur l'apprentissage ?

Nous devons maintenir le nombre d'apprentis car, en raison de la crise, nous avons observé une légère diminution des effectifs. Il nous faut travailler de façon conjointe avec certains CFA, pour avoir une meilleure communication. Nous nous sommes rendu compte que les jeunes se concentrent sur les mêmes filières, par exemple le bâtiment.

Y-a-t-il des métiers sur lesquels la Région souhaite investir en termes de formation ?

Sur l'éolien, notamment. Il faudrait que nous puissions offrir des formations pour accompagner les projets. Sur les “emplois verts" également, même s'il faut rester vigilant sur les débouchés. Je suis plutôt partisane de l'insertion d'un module “énergies renouvelables" dans chaque formation, plutôt que de créer des filières spécifiques.

[(Hélène Ségura est avocate spécialisée en droit social dans un cabinet libéral à Vernon (Eure). Depuis 2008, elle est aussi adjointe au maire de Vernon, en charge de l'emploi et du développement économique.)]