Quille lance un chantier-école sur le site d'une “Maison centrale"

Par - Le 01 octobre 2010.

Quille, la filiale de Bouygues Construction installée en Normandie et en Picardie, a signé le 21 septembre des conventions de partenariat avec Pôle emploi, GTB Construction (également filiale de Bouygues Construction, présente en Bretagne et Pays de la Loire), la Région Basse-Normandie et le Geiq 61 pour lancer un chantier-école qui se déroulera sur le site de la Maison centrale[ 1 ]Les “Maisons centrales" sont des prisons qui prennent en charge les détenus condamnés à de longues peines, difficiles, ou dont on estime qu'ils ont peu de chances de réinsertion sociale. La conception architecturale de ces projets est très contraignante, du fait d'un cahier des charges de la sûreté très exigeant. de Condé-sur-Sarthe, située dans le département de l'Orne. À partir du 2 novembre prochain, 20 jeunes auront ainsi l'opportunité de débuter une formation pour obtenir le titre professionnel de coffreur-bancheur.

ACTITUDES

Cette action s'inscrit dans le cadre de la politique de développement durable de Bouygues Construction intitulée Actitudes (“À travers nos actes, changer d'attitude"), dont le but est de développer un lien social dans les lieux où l'entreprise est implantée. L'un des axes de cette politique de responsabilité sociale s'applique notamment à favoriser l'égalité des chances et contribuer à l'économie locale sous la forme de l'insertion sociale.

Clause d'insertion

“Dans le cadre d'un appel d'offres du ministère de la Justice, toutes les entreprises de Bouygues Construction ont conjugué leurs efforts pour être sélectionnées. Il incluait une clause d'insertion, à laquelle nous avons répondu en proposant ce chantier-école", explique Jacques Cremer, directeur des ressources humaines de Quille. C'est ainsi que l'entreprise réserve une partie du chantier aux stagiaires, en l'occurrence, la construction du bâtiment d'accès. “Nous avons les moyens techniques, et nous mettons à la disposition des jeunes nos chefs d'équipe qui seront leurs tuteurs", précise Jacques Crémer.

Pôle emploi et Quille ont copiloté le recrutement des jeunes. Ils débuteront leur formation par une période de préqualification de quatre mois en alternance. Accompagnés sur le chantier par un formateur de l'Afpa, ils réaliseront des ouvrages simples pour se familiariser avec le métier. Quille et GTB construction ont aménagé des locaux sur le site pour la formation théorique - notamment une remise à niveau des compétences de bases - qui se déroulera avec un chef d'équipe issu de l'une des deux entreprises et le formateur de l'Afpa.

Après ces quatre mois, les jeunes qui auront réussi cette première étape obtiendront deux des quatre certificats d'acquisition de premières compétences du titre professionnel de coffreur-bancheur. Ils pourront ensuite signer un contrat de professionnalisation avec le Geiq 61, dont Quille fait partie. La partie théorique du contrat de professionnalisation se déroule dans la mesure du possible sur le chantier, avec un tuteur pour deux stagiaires.

PRÉCÉDENTES EXPÉRIENCES

Pour monter ce projet, Jacques Crémer s'est inspiré de l'expérience de GTB Construction, qui a déjà mis en place des chantiers-école lors de la construction des prisons de Rennes, du Mans et de Nantes. Des opérations au bout desquelles un peu plus de 50 % des jeunes sélectionnés ont décroché un titre professionnel.

Le directeur des ressources humaines de Quille annonce avoir financé 170 000 euros pour ce projet, complétés par un financement du Conseil régional de Basse-Normandie, de Pôle emploi et du Geiq. “Ce qui est intéressant, c'est que nous avons un client public, une entreprise privée, l'Afpa, Pôle emploi, la Région et le Geiq, et tous, nous avons le même objectif : permettre à des jeunes en difficulté d'obtenir un niveau de qualification, d'apprendre un emploi et de continuer à travailler dans ce secteur, voire si possible, dans la même entreprise en CDI", se félicite Jacques Cremer.

Notes   [ + ]

1. Les “Maisons centrales" sont des prisons qui prennent en charge les détenus condamnés à de longues peines, difficiles, ou dont on estime qu'ils ont peu de chances de réinsertion sociale. La conception architecturale de ces projets est très contraignante, du fait d'un cahier des charges de la sûreté très exigeant.