Rapport Guégot : “Le service public de l'orientation doit être un système lisible, coordonné et évalué"

“Le service public de l'orientation doit être un système lisible, coordonné et évalué. C'est l'objectif visé par les propositions de mon rapport", a déclaré Françoise Guégot au Centre Inffo, après la remise au Premier ministre de son rapport1 intitulé “Développement de l'orientation professionnelle tout au long de la vie", le 19 janvier.

Par - Le 01 février 2010.

Ces propositions ont été construites selon quatre axes : “assurer la continuité orientation-formation-emploi, depuis l'école et tout au long de la vie" ; “doter les différents orienteurs d'un langage commun pour faciliter leur montée en compétences" ; “définir des modalités de mise en place du service public d'orientation" (SPO) ; et “faire émerger une politique forte de l'orientation".

Concernant l'accueil et le conseil personnalisé, au sein d'organismes labellisés prévus par la loi sur l'orientation et la formation, “ils sont fondés sur la participation des différents réseaux et non sur la constitution d'un réseau supplémentaire. J'ai proposé, précise la députée (Seine-Maritime, UMP), que les services de l'État en région, en association avec d'autres partenaires, assurent cette labellisation. Le SPO doit se faire avec l'ensemble des acteurs concernés, l'État, les Régions et les partenaires sociaux". Sur les critères de labellisation, Françoise Guégot cite en particulier “la gratuité, la contribution à un diagnostic territorial et les échanges sur les pratiques professionnelles".

Site internet et plateforme téléphonique
Le site internet, qui devra fédérer les informations des autres sites des orienteurs tout en s'adaptant à son utilisateur, devra être conçu avant tout comme un premier outil d'aide à la décision. D'un point de vue institutionnel, même si d'autres scénarios sont possibles (création d'une agence, gestion directe par l'État), le recours à des marchés permettant aux acteurs ayant déjà une expérience dans le champ de l'information dématérialisée de devenir des prestataires du nouveau SPO devrait être la meilleure solution pour construire cette offre de service. La plateforme téléphonique devra, quant à elle, apporter un premier conseil non approfondi et fournir des informations concrètes en tenant compte des données régionales et locales (offres de formation, réseaux et leur répartition à proximité de la personne concernée). Même démarche pour la mise en œuvre : ne pas repartir de zéro et s'appuyer sur l'existant. “Cela permettra de prendre en compte ce qui existe déjà : il s'agit de faire primer la performance sur les questions institutionnelles", commente Françoise Guégot. Et elle cite par exemple les plateformes téléphoniques de l'Onisep “qui connaissent une montée en puissance très forte".

DIO
La politique d'orientation devra pouvoir être mise en œuvre par un délégué à l'information et à l'orientation (DIO) disposant de “l'expérience, du poids et de l'autorité politique lui permettant, notamment, de transcender les divergences interministérielles et de surmonter les frictions institutionnelles que les réformes à venir risquent de susciter. La désignation d'une personnalité politique reconnue pour mettre en œuvre les réformes - en tant que délégué à l'information et à l'orientation ou à la tête d'un portefeuille ministériel chargé spécifiquement de la politique de l'orientation - permettrait, en outre, d'incarner aux yeux de nos concitoyens la politique de l'orientation et les ambitions dont elle est porteuse". Françoise Guégot prévoit cette nomination à la fin du premier trimestre 2010.
Par ailleurs, le rapport propose que le Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie (CNFPTLV) devienne le “Conseil national de l'orientation et de la formation professionnelle tout au long de la vie" (CNOFPTLV).

1. www.gouvernement.fr/sites/default/files/fichiers_joints/Rapport_Developpement_de_lorientation_professionnellle_tout_au_long_de_la_vie.pdf

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Sur quels critères labelliser ?

La question de savoir si c'est un réseau dans son ensemble qui doit être labellisé ou si cette procédure doit être conduite site par site devra être tranchée, note le rapport. Les réseaux et organismes souhaitant participer au SPO devraient notamment :

 assurer la gratuité des prestations définies par la loi, y compris celle de conseil personnalisé ;

 contribuer à l'élaboration d'un diagnostic territorial sur l'orientation, en relation avec l'ensemble des acteurs de l'orientation ;

 participer à des échanges et à l'animation sur les pratiques ;

 assurer la professionnalisation de leurs conseillers ;

 mettre en place un système d'évaluation propre au SPO et à ses participants ;

 organiser très rapidement la mise en place d'un système de comptabilité analytique permettant de distinguer les coûts de fonctionnement et de participation au service public labellisé des autres frais de l'organisme ;

 assurer l'anonymat dans l'accès aux prestations et la confidentialité dans l'accès au service ;

 partager ses informations et banques de données sur les métiers, compétences, qualifications et formations avec les autres membres labellisés ;

 à terme, si c'est l'option de l'agrément site par site qui est prise, disposer obligatoirement d'un dispositif d'évaluation y compris pour les sites non labellisés de son réseau.
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