Wallonie : un an après son lancement, Distance Zéro “est un succès"

Le brainstorming et la coopération, clés du succès ? C'est ce qu'il semble quand, un an environ après le lancement de Distance Zéro, les candidats se bousculent. Ce dispositif, lancé en décembre 2008 est un sous-programme d'Interreg IV, programme opérationnel européen géré par la Région Flamande, la Wallonie, Champagne-Ardenne, Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et l'État. Mais Distance Zéro concerne uniquement la Wallonie et la Champagne-Ardenne, deux régions qui s'étendent sur 62 000 km2 et qui comptent plus de 10 millions d'habitants, mais où le taux de chômage est d'environ 14 %, nettement plus élevé que les deux moyennes nationales.

Distance Zéro a été mis place “suite à une analyse conjointe des différents acteurs des métiers en tension sur un bassin d'emploi transfrontalier, notamment par le GIP EFTLV (groupement d'intérêt public Éducation et formation tout au long de la vie) de Champagne-Ardenne et le Forem, l'équivalent en Wallonie du Pôle emploi et de l'Afpa réunis", explique Danièle Pilon, chargée de mission pour la coopération transfrontalière au Conseil régional de Champagne-Ardenne. Huit métiers sont ainsi sortis du lot : formation, construction, services à la personne, “industrie du process", télécommunications, spectacle vivant, environnement et enfin, hôtellerie, restauration et tourisme.

Pour François Bachy, de Champagne-Ardenne, “c'est une déclinaison logique d'un accord de coopération qui trouve là l'un de ses terrains d'application. Nous ne sommes pas dans un angle national, mais dans un bassin de vie. Le Conseil régional a mis en lien les différents partenaires pour réaliser une véritable coopération. Coopération qui est notre atout majeur, car comme les acteurs ont pris l'habitude de travailler ensemble avec beaucoup de pertinence et d'enthousiasme".

Objectif, 600 stagiaires

Deux parcours de formation ont été ouverts en mars 2009 pour les métiers de secrétaire médicale et de technicien de maintenance des parcs éoliens. “Chaque formation compte entre seize et vingt stagiaires" précise Sandrine Puppini, du GIP EFTLV de Reims et chef de file du dispositif. D'ici 2013, le but du dispositif Distance Zéro est de former 600 stagiaires, 400 Champardennais et 200 wallons. Le programme coûte “2, 5 millions d'euros, dont 804 000 sont financés par le Feder (Fonds européen de développement régional), le reste étant répartis entre les deux régions et les organismes de formations", ajoute François Bachy.

[(
Des méthodes de travail complémentaires

Le cursus de formation, dont le temps de formation est variable, se réalise en plusieurs temps : des cours théoriques dans les deux régions, un stage en entreprise de chaque côté de la frontière et une session de formation à distance. Car, pour François Bachy, “le but est de confronter les stagiaires à des visions, des méthodes de travail complémentaires, cela permet une véritable ouverture. Les stagiaires sont plus polyvalents, ce qui offre davantage de débouchés".
La distance et la mobilité, souvent considérés comme freins à l'accès à la formation, se transforment ici en véritable atout : “Nous sommes surpris du nombre de candidatures, pourtant les candidats savent que le dispositif implique une forte mobilité, observe Sandrine Puppini, nous sommes donc obligés de faire une sélection à l'entrée." Le Conseil régional reçoit en effet une soixantaine de formations pour une petite vingtaine de places.
)]

[(
Pré-requis

La sélection des stagiaires varie en fonction de la formation : “pour la formation de secrétaire médicale, nous attendions un certain niveau de vitesse de frappe" poursuit Sandrine Puppini. Pour celle concernant l'agent de maintenance de parcs éoliens, les stagiaires doivent maîtriser l'anglais, “mais nous accordons surtout une grande importance à l'insertion de personnes non diplômées", affirme la chef de file de Distance Zéro.
)]