1er Salon des métiers en Île-de-France : pour Jean-Paul Huchon, {“il faut remettre en vigueur la connaissance de la main" }

Par - Le 16 février 2011.

L'événement était tel que pas moins de trois ministres ont accompagné Jean-Paul Huchon, le président de la Région Île-de-France, pour l'inauguration du 1er Salon des métiers de la région, organisé parallèlement aux 41es finales nationales des Olympiades des métiers.

Du 3 au 5 février à Paris, les visiteurs ont pu découvrir environ 800 métiers, tout en supportant les 753 apprentis issus de 23 régions sélectionnés pour les finales des Olympiades, qui représentent 48 métiers de 7 secteurs (agriculture, alimentation, automobile, BTP, industrie, nouvelles technologies et services).
Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, et Nadine Morano, ministre en charge de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle, étaient les premiers sur les lieux et sont allés, avec Jean-Paul Huchon, à la rencontre des jeunes en compétition qui concouraient pendant les trois jours. Ils se sont arrêtés devant le stand des apprentis jardiniers-paysagistes qui devaient réaliser un jardin complet en 19 heures. De même, les coiffeurs étaient ultra motivés : “Nous avons toujours été finalistes au niveau international depuis 1999, il faut que cela continue", confiait fièrement Auriane Vial, présidente du jury et gagnante des Olympiades en 2001 à Séoul.

Nadine Morano a profité de sa visite pour annoncer la constitution d'un “comité de valorisation de l'apprentissage" porté par des grands noms comme le coiffeur Franck Provost, le chef parisien Guy Savoy, Patrick Scicard, président du directoire de Lenôtre, ou encore Robert Malher, l'ancien président d'Alstom. Exprimant leur vif intérêt pour la “promotion de cette voie qui a fait leur succès". Puis Luc Chatel, ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie éducative a, à son tour, encouragé les apprentis.

Quelque 100 000 visiteurs étaient au rendez-vous, durant ces trois jours. “Quand nous avons été sélectionnés pour organiser les finales des Olympiades des métiers, nous avons eu l'idée d'organiser un Salon des métiers en parallèle, précise Jean-Paul Huchon. J'ai l'impression que souffle un vent favorable à l'apprentissage, en ce moment. Il faut donc en profiter pour organiser des manifestations grand public afin qu'il y ait une prise de conscience des jeunes, mais aussi de leurs parents, qui ne doivent pas considérer l'apprentissage comme une voie de garage. Et enfin, troisième acteur primordial, les entreprises, présentes pendant le salon."

Un service public de l'orientation d'ici la fin de l'année

Ainsi, le stand de Veolia, qui recrute désormais uniquement par apprentissage, était situé à l'entrée du Salon. La SNCF et La Poste, qui recrutent des milliers d'apprentis, étaient également présentes. La Région elle-même compte une soixantaine d'apprentis, et Jean-Paul Huchon se félicite d'avoir pu augmenter leur nombre avec la prise en charge des agents. Pour le président du Conseil régional, il est temps de “remettre en vigueur la connaissance de la main".

Preuve de son engagement, la Région a cofinancé le Salon (dont le coût total s'est élevé à 10 millions d'euros) à hauteur de 1,8 million d'euros, et a pris en charge l'intégralité du coût de l'organisation des Olympiades des métiers (3 millions d'euros).

La thématique de l'orientation des jeunes est cruciale, pour Jean-Paul Huchon : “Le système d'orientation actuel reste, à mon sens, trop diffus. C'est pourquoi nous souhaitons mettre en place un service public régional de l'orientation, avec un système de guichet unique, d'ici la fin de l'année."

Et Emmanuel Maurel, vice-président en charge de la formation professionnelle et de l'apprentissage à la Région de renchérir : “Notre priorité, c'est que chacun trouve sa voie afin de réussir son insertion. Nous sommes pour une orientation choisie, et non subie. Nous avons d'ailleurs tenu à présenter une grande diversité de métiers, puisque 800 étaient sur le salon, avec la présence de nombreux métiers émergents" -- et pas moins de 150 conseillers. Le vice-président souhaite du reste que ce salon soit pérennisé.

DE CANDIDATE À PRÉSIDENTE DU JURY

Cette année, elle est présidente du jury français, et sera membre du jury international pour la finale qui se déroulera à Londres en octobre. Voici neuf ans, Auriane Vial était comme les apprentis qui travaillent à côté d'elle, œuvrant de leur mieux pour remporter la finale nationale. Couronnée en France, elle le sera aussi à Séoul pour la finale internationale. Pour elle, ce prix est une réelle opportunité : “Participer aux Olympiades est déjà la preuve d'un engagement personnel et professionnel. Gagner est prometteur d'autres réussites : à un lauréat motivé, les banques ne refusent pas un prêt." D'ailleurs, Auriane, qui a son propre salon de coiffure, l'a écrit sur sa vitrine. “C'est un honneur. C'est un gage de qualité. Les gens savent que le travail sera bien fait."