Fidéliser les talents avec les partenariats grandes écoles : l'exemple d'Alcatel-Lucent

La tendance s'affirme. De plus en plus d'entreprises mettent en place des accords pour que leurs salariés puissent se former au sein d'une grande école telle que Centrale, HEC, l'Edhec, etc.

C'est ainsi que Centrale Paris a organisé une rencontre le 8 novembre dernier, afin de partager les bonnes pratiques des entreprises et de démontrer qu'un partenariat avec une grande école est une réelle plus-value. Didier Baichère, DRH d'Alcatel Lucent, a décidé voici deux ans de refonder toute l'offre de formation qui était proposée aux cadres de l'entreprise. Alcatel Lucent, qui compte pas moins de 10 000 salariés sur une dizaine de sites, a une Université d'entreprise qui forme les clients du groupe et ses propres salariés.

L'entreprise avait ainsi développé en interne une formation au management qui regroupait des cadres avec des profils très différents. “Mais elle était longue et complexe, et ne correspondait pas aux attentes des stagiaires", observe le DRH. Alcatel Lucent a ainsi décidé de recentrer une offre de formation spécifique pour les “hauts potentiels, amenés à devenir dirigeants", soit 2 à 3 % des 71 000 salariés de l'entreprise dans le monde.

En parallèle, une formation spécifique aux experts a été développée. “Nous avons 80 % d'ingénieurs et de cadres essentiellement dans la recherche et le développement, nous étions enclins à penser que la seule évolution possible pour eux était le management. Or, ce n'est pas le cas. Il peut y avoir des évolutions transversales qui appuient davantage le savoir et le savoir-faire des salariés", poursuit Didier Baichère. C'est ainsi qu'est né l'“Expertise partner program", qui permet à 90 experts de se former pendant neuf mois à la gestion de projet et au consulting, au sein d'une grande école.

Mais ce type de parcours correspond davantage aux passages cadres et managers juniors. Pour les autres, l'entreprise propose du coaching de “pairs". Pendant un an, cinq à six managers se rencontrent environ toutes les six semaines pour échanger sur leur métier, parler des difficultés rencontrées. Ils peuvent suivre certains modules de l'école qui leur permettraient de couvrir un manque, sans avoir à suivre toute la formation, ces cadres ayant déjà des bases solides.

“En terme de valorisation sur le marché du travail, les partenariats avec les business schools ou les écoles d'ingénieurs sont un vrai plus. Même si la formation n'est pas toujours diplômante, la marque d'une grande école est une vraie valeur de rétention des talents", conclut Didier Baichère.

“Pour les entreprises comme pour les collaborateurs, une formation au sein d'une grande école apporte une motivation très forte." Pour Florence Durand, directrice de Centrale Paris executive education, “la gestion des RH est la clé de l'innovation, mais il faut développer les talents et bien les identifier en amont". De plus, assure-t-elle, “les grandes écoles apportent une plus-value en terme de contenu et de certification. Le contenu est à la fois théorique et opérationnel, puisque l'ensemble des professeurs ont une activité professionnelle en entreprise. De même la prospective est une part importante des formations continue".
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