Les Céser ont des recommandations et des réserves semblables sur les CPRDF
Par Agathe Descamps - Le 16 mai 2011.
Ces dernières semaines, les Céser (Conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux) d'Alsace, de Pays de la Loire et d'Île-de-France ont rendu leur avis concernant la mise en œuvre des CPRDF dans leur région. Et les recommandations et réserves sont souvent les mêmes.
Étant amenés à donner un avis, consultatif, les Céser ne se sont pas privés. Si celui d'Alsace a souhaité mettre en avant trois priorités, son homologue d'Île-de-France en a proposé cinq, alors que celui des Pays de la Loire s'est beaucoup penché sur l'information et l'orientation. Pour tous, à l'instar du Céser d'Île-de-France qui a rendu son avis le 28 avril, “le défi majeur de la formation professionnelle tout au long de la vie est de garantir à tous les connaissances et compétences de base permettant l'acquisition d'une qualification professionnelle et favorisant l'accès ou le retour à l'emploi".
Les trois ont des préconisations communes. En premier lieu, la nécessité d'anticiper les besoins en compétences et les compétences présentes sur le territoire, afin de mettre en place des formations adaptées au marché du travail et à la réalité économique. Le Céser d'Île-de-France préconise ainsi “l'anticipation de l'emploi de demain par l'utilisation perspicace d'outils permettant de prendre la mesure des évolutions de l'emploi, mais aussi le croisement des besoins économiques avec les besoins sociaux pour identifier les emplois nécessaires et les qualifications indispensables". Pour Bernard Stalter, président du Céser d'Alsace, qui a voté l'avis le 6 mai dernier, “c'est un véritable enjeu. Dans ce domaine, il y a une marge de progression importante".
De l'importance de l'orientation
Autre préoccupation de premier plan pour les Céser, l'importance de l'orientation pour construire de véritables parcours professionnels. L'avis de celui d'Île-de-France rappelle ainsi que “l'accueil, l'information et l'orientation tout au long de la vie sont indispensables à l'insertion, à la qualification, au retour à l'emploi ou à la reconversion des jeunes et des adultes, même si cette stratégie serait encore plus efficace dans une situation de plein emploi". Le Conseil estime donc qu'il est nécessaire de développer une meilleure information sur les métiers et branches professionnelles de l'économie sociale en Île-de-France. Or, “on ne peut pas dire que l'orientation fonctionne bien dans notre pays, hormis quelques exceptions", avance Bernard Stalter, du Céser d'Alsace.
Pour le Céser des Pays de la Loire, qui a rendu son avis le 15 avril dernier, l'information sur les formations et les métiers demeure complexe, cloisonnée, mais aussi peu efficace en termes de résultats et “très difficile à hiérarchiser". Pour remédier à la situation, le Conseil recommande ainsi de promouvoir certains dispositifs de formation, comme le Dif ou la VAE, encore mal identifiés. Une information qui doit être “proche des intéressés et accessible en dehors des horaires de travail". Les rapporteurs jugent aussi utile de “valoriser les compétences acquises par les jeunes salariés ou les demandeurs d'emploi lors d'expériences associatives ou citoyennes". Cette reconnaissance pourrait être expérimentée par la Région. Dans ce rôle d'information et d'orientation, le Céser des Pays de la Loire estime que la Région et l'État doivent copiloter cette clarification.
Le droit à l'orientation prévu dans la loi sur la formation de 2009 et la création d'un service public d'orientation “devra être suivi de près", préconise le Céser des Pays de la Loire.
Des inquiétudes sur les budgets
Le Céser d'Alsace demande ainsi dans son avis de préciser les financements des différents partenaires afin de déterminer un budget précis et en adéquation avec la réalité.
De même, celui d'Île-de-France s'interroge sur les évolutions en cours et “s'inquiète des perspectives de financement qui se dessinent dans le budget 2011 pour la formation professionnelle et l'apprentissage : stabilité du budget consacré à l'apprentissage, en autorisations de programme (AP) et en autorisations d'engagement (VAE)". Le Céser Île-de-France demande également une modulation des subventions régionales à l'apprentissage en fonction de la taille des entreprises et des coûts de formation “afin notamment de soutenir l'apprentissage dans les TPE-PME".
Le Céser d'Alsace préconise enfin, de par sa situation géographique, de prendre davantage en compte la dimension transfrontalière, particulièrement en établissant un diagnostic des besoins intégrant l'Allemagne.