Hélène Ségura, vice-présidente de Haute-Normandie en charge de la formation professionnelle : “Au sein de notre CPRDF, la priorité sera l'établissement d'une gouvernance de la formation professionnelle"
Par Agathe Descamps - Le 01 juin 2011.
Comment avez-vous construit votre CPRDF (contrat de plan régional pour le développement des formations) ?
Assez rapidement. C'est l'un des premiers travaux que nous avons envisagé après les élections. Le rythme des réunions a été très soutenu, parfois trop au goût des participants. Dès septembre, au sein du comité plénier du CCREFP, nous avons acté une construction avec l'État, la Région, les partenaires sociaux et les chambres consulaires. Nous avons donc créé une commission CPRDF spécifique. Pôle emploi a fait également partie du processus de construction. Douze ateliers ont été mis en place (AIO, besoins économiques, formation continue, VAE, apprentissage, gouvernance, etc.), qui ont réuni 400 personnes. Dès janvier, nous avions le retour des ateliers.
Quelles sont les branches professionnelles importantes en Haute-Normandie ? Les partenaires sociaux ont-ils été satisfaits du résultat ?
L'agroalimentaire, la logistique et les transports, le bâtiment et l'hôtellerie. Les partenaires sociaux voulaient une vraie impulsion sur le droit à la formation tout au long de la vie et une formation accessible à tous. Nous avons donc dû trouver une solution formation qui n'existe pas pour certains publics comme les personnes licenciées pour motifs économiques ou les jeunes sortis de l'Éducation nationale. Les partenaires sociaux ont aussi insisté sur les personnes qui sont à la fois conjoints et collaborateurs du chef d'entreprise.
Quel est le résultat de ces échanges ?
Nous avons construit dix fiches action : l'expression des besoins par les acteurs professionnels, l'AIO, l'apprentissage, une qualification pour tous les jeunes, la VAE, la gouvernance, l'organisation de l'observation pour ajuster les offres de formations sanitaires et sociales, les orientations régionales pour les formations sociales, le Crefor en tant qu'expert du CPDRF auprès des décideurs et, enfin, la place des territoires dans l'approche emploi-formation. Parmi ces dix fiches action, notre priorité sera bien évidemment de mettre en place une gouvernance de la formation professionnelle, puis de créer les outils de suivi et d'évaluation pour, ensuite, recueillir les besoins des entreprises. Quant à la formation des jeunes, le Caq (contrat d'accès à la qualification des jeunes) permet aux jeunes sortis du système scolaire d'avoir un parcours de formation qui leur correspond. Nous travaillons ainsi avec les Missions locales et les organismes de formation. Pour le Caq, nous avons alloué un budget de 5 millions d'euros.
Êtes-vous satisfaite du CPRDF élaboré ?
Oui. C'est un contrat cadre qui ne peut pas être totalement prescriptif sur tout. Les fiches action vont nous permettre de le décliner de façon rapide par convention bipartite ou multipartite. La manière dont nous avons préparé ce CPRDF était très intéressante, car nous avons travaillé tous ensemble, avec un grand respect de la part de chacun vis-à-vis des autres partenaires. Le CPRDF est signé ce 1er juin.