Travail de nuit : il faut adapter l'accès à la formation et valoriser les métiers médico-sociaux

Par - Le 01 juin 2011.

L'Observatoire prospectif des métiers et des qualifications de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale privée à but non lucratif vient de publier une étude nationale intitulée “Travailler la nuit", et réalisée sous la direction de la Direction de recherche, études et développement (Dred) d'Unifaf, Opca de la branche.

Cette étude, qui dresse un panorama des travailleurs de nuit de la branche a pour vocation de sensibiliser l'ensemble des professionnels (employeurs, IRP, employés) et de permettre la mise en œuvre de futurs plans d'action pour améliorer les conditions de travail, l'accès à la formation, l'intégration professionnelle - ou le “retour au jour". Un guide du travail de nuit, qui paraîtra fin 2011, sera élaboré avec l'Anact. Il présentera les pistes d'amélioration qui pouvant être mises en œuvre par les établissements.

“Nous avons souhaité regarder leurs profils, leurs besoins et les points de vigilance pour ces métiers qui a évolué et évoluent de plus en plus, explique Jean-Marie Poujol, président adjoint représentant du collège employeur de l'Observatoire. Nous avons constaté que le turn over est faible et que 80 % des salariés ont plus de cinq ans d'ancienneté." Par ailleurs, “il s'agit de métiers aux compétences spécifiques, comme par exemple la gestion des angoisses, les troubles des personnes, de la solitude, qui sont à valoriser. C'est un personnel de l'ombre dont il faut vraiment parler".

En matière d'accès à la formation, si les besoins sont nombreux, l'Observatoire note qu'il est rare que l'offre prenne en compte le contexte spécifique du travail de nuit. “Il faut mener une réflexion pour que des formations s'adaptent à ce rythme de travail, et surtout s'attarder sur la validation des acquis pour, notamment, faire évoluer les professionnels qui le souhaitent vers d'autres métiers", note Jean-Marie Poujol.

Plus de 40 000 salariés sont concernés par ce rythme de travail dans 50 % des établissements de la branche. Ils occupent des postes d'aides-soignants, de surveillants de nuit, d'aides médico-psychologiques, d'infirmiers ou de moniteurs-éducateurs, travaillent avec les personnes âgées, les handicapés, les enfants, les adultes en difficulté ou dans le secteur sanitaire hôpitaux, et répondent à l'exigence de continuité de soins de ces établissements.