Georgette Bréard, vice-présidente en charge de la formation professionnelle de la Région Bretagne : {“La gouvernance de la formation professionnelle est beaucoup revenue lors de la préparation du CPRDF"}
Par Agathe Descamps - Le 16 octobre 2011.
Votre CPRDF va être signé le 21 octobre prochain, comment avez-vous procédé à son élaboration ?
Nous avons demandé dans un premier temps des contributions écrites aux membres du CCREFP. Nous en avons reçu une quarantaine, en septembre 2010. Nous nous sommes ensuite rendus sur le terrain : nous avons animé trois réunions dans chacun des 21 territoires de la Région. Des thématiques sont ressorties, telles que la fluidité du parcours ou les mutations économiques, et nous avons mis en place cinq réunions régionales sur les cinq thématiques principales retenues, qui sont devenus les axes majeurs du CPRDF.
Ces cinq préoccupations répondent à trois enjeux majeurs : une cohérence et une fluidité entre la formation initiale et la formation continue, des liens renforcés entre l'économie et la formation, et l'orientation tout au long de la vie.
Quelles sont ces thématiques ?
Le droit à l'orientation pour tous, tout au long de la vie ; l'accès à la formation et à la qualification pour tous ; une politique de formation et de qualification au service du développement économique, sociétal et environnemental ; un cadre collectif d'actions pour sécuriser les parcours ; et une gouvernance régionale avec des pilotages locaux. La gouvernance est beaucoup revenue dans les discussions.
Nous avons donc organisé une consultation spécifique du CCREFP et de la Copire, qui ont émis des propositions, ensuite débattues avec l'État. Il a été décidé de créer un “comité des signataires" (Région, Rectorat, Direccte), mais le suivi et l'évaluation restent au CCREFP. Nous avons toutefois supprimé la commission globale d'évaluation et créé deux nouvelles commissions : prospectives et mutations (économiques, sociétales, environnementales) et formations sanitaires et sociale. Les partenaires sociaux seront associés dès qu'une thématique les impliquera, comme par exemple la sécurisation des parcours professionnels.
Vous avez signé le Com apprentissage le 1er août, en êtes-vous satisfaite ?
Oui. Son objectif est de valoriser des places non occupées, car nous finançons 22 000 places et nous comptons actuellement 18 017 apprentis. Outre l'idée d'augmenter le nombre d'apprentis pour arriver à au moins 20 000 jeunes, nous souhaitons introduire une véritable démarche de qualité. C'est pourquoi nous avons signé un contrat pluriannuel de qualité avec les trente-huit CFA de la région, pour améliorer les aspects budgétaires, les innovations pédagogiques, notamment l'individualisation des parcours et l'ouverture au monde avec la prise en compte des mutations qui nous entourent. L'État finance l'apprentissage à hauteur de 14,5 millions. Nous allons aussi nous pencher sur les ruptures de contrats, car notre taux de rupture est de 25 %, avec un noyau dur d'abandon en début de 18 %. Le budget du Com pour 2011-2015 s'établit donc à 130 millions, contre 132 millions pour le précédent.