Sécurité sociale : tout reste à faire pour la mobilité des salariés, dans un contexte d'évolution des structures

Par - Le 01 novembre 2011.

L'Ucanss (Union des Caisses nationales de Sécurité sociale) a présenté le 19 octobre ses rapports sur l'emploi et sur la formation professionnelle, dans un contexte de forte évolution du régime général de Sécurité sociale.

En effet, depuis le 1er janvier 2010, les Caisses primaires sont devenues départementales et, de leur côté, les Caisses d'allocations familiales fusionnent au niveau départemental le 1er novembre prochain. Des changements qui ne sont pas sans incidence sur les questions d'emploi et mettent en exergue des difficultés en matière de mobilité.

Resserrement des structures, fusion, mutualisation des activités, autant de changements qui impactent fortement les métiers et les compétences. Les données relatives à l'emploi montrent une baisse des effectifs de 6,6 % entre 2004 et 2010, surtout dans la branche de l'assurance maladie, puisque les Caisses primaires accusent une baisse de 11 % en six ans. Globalement, les recrutements en CDI sont deux fois moins nombreux en 2010 qu'en 2009, en raison du remplacement d'un seul départ à la retraite sur deux.

“Nous sommes dans une structure qui ne favorise pas la mobilité. Et le vrai sujet dans nos branches, c'est la mobilité professionnelle", a souligné Philippe Renard, vice-président de la CPNEFP et directeur de l'Ucanss. “Les niveaux de qualification sont tassés" : les salariés de niveaux 3 (les niveaux vont de 1 à 5b) représentent plus d'un tiers des effectifs (34,8 %), ceux de niveau 4 représentent 24,8 % en 2010. Par ailleurs, l'ancienneté moyenne est de vingt ans. La part des salariés dont l'ancienneté est supérieure à trente-cinq ans est en forte augmentation : + 17,9 % en 2010. Au total, 57 % des salariés ont plus de 45 ans ; 12 % des nouveaux entrants sont également dans cette tranche d'âge.

“En 2010, 0,3 % des effectifs ont changé de branche. Exercer dans un autre organisme ou dans une autre branche, ce n'est pas dans notre culture", a précisé Philippe Renard, tout en rappelant que 8,4 % des employés et des cadres ont bénéficié d'un changement de niveau de qualification. Et d'insister : “Notre monde est relativement fermé, avec peu de possibilités d'évolution professionnelle vers d'autres branches de l'institution et encore moins vers l'extérieur. Il est nécessaire de redresser les trajectoires, de donner de l'espérance et de la motivation." C'est la raison pour laquelle l'attention se porte sur la seconde partie de carrière.

Une piste est de décloisonner les branches et de créer et développer des CQP “exportables". “Nous pourrions imaginer un travail entre le régime général et le régime complémentaire pour aboutir à un CQP commun", a souligné Bernard Delannoy, président de la CPNEFP. La commission travaille donc sur l'opportunité de créer de tels certificats. Elle élabore actuellement un CQP “Gestionnaire conseil" qui pourrait répondre à ce souci de mobilité.