Adapter la formation aux entreprises : la logique de la “co-construction"
Par Agathe Descamps - Le 01 décembre 2011.
Une fois posés les besoins des entreprises - éventuellement contradictoires -, comment les organismes de formation font-ils pour y répondre ? Question posée lors du premier Forum de la formation professionnelle, organisé par Les Échos et l'Afpa, le 9 novembre à Paris.
Pour Philippe Scelin, vice-président de la FFP (Fédération de la formation professionnelle), seule la “co-construction" peut fonctionner. C'est pourquoi “les organismes de formation n'ont pas attendu pour personnaliser et individualiser la formation". Jean-Paul Denanot, président de la Région Limousin et président de la commission formation de l'Association des Régions de France, a pour sa part insisté sur “l'importance de l'analyse des besoins des branches professionnelles, afin que la formation débouche sur un emploi". La demande des entreprises et des Opca doit être suffisamment précise et Jean-Paul Denanot voit dans le CPRDFP un excellent lieu d'échanges sur ces besoins. Pour lui, cette expression juste et précise des besoins est la difficulté fondamentale à laquelle doivent faire face les Régions.
Castorama : Form'acteurs
Mais pour les entreprises, la problématique est quelque peu différente. Ainsi, Castorama a décidé d'entamer une refonte profonde de l'entreprise en 2003 et a décidé d'impliquer ses collaborateurs avec le programme de formation Form'acteurs. Il permet aux salariés de contribuer activement au plan de formation, en choisissant leur formation grâce à un système de points. Mais même dans cette initiative, “la posture managériale est primordiale", pour Yannick Fourrier, responsable Gestion de la formation de Castorama France, qui a souligné “l'évolution du rôle du manager vers un rôle de coach".
Pour Yves Georgelin, délégué général de Forco, le maître mot est “l'anticipation". Le rôle de conseil est de plus en plus important pour les Opca, notamment sur les questions financières, mais aussi sur l'imputabilité de la formation. Ils sont “co-acteurs" de la formation, avec une nouvelle dimension de sécurisation.
Tous les participants ont affirmé privilégier la qualité de la formation. Yannick Fourrier a insisté sur l'importance de l'efficacité de la formation et d'une pédagogie dynamique. Yves Georgelin a mis l'accent sur la nécessité de s'assurer de la fiabilité des organismes.
“Un bon achat de formation sera assuré avec un cahier des charges clair qui laisse toutefois une marge de manœuvre à l'organisme de formation pour proposer ses solutions et ses innovations", a conclu Philippe Scelin.