Alsace : l'Oriente express, le TER de l'orientation, part à la rencontre des jeunes décrocheurs

Par - Le 01 mai 2011.

Comment toucher les jeunes qui ne sont plus dans le système scolaire, afin de pouvoir malgré tout leur permettre de bénéficier d'une bonne orientation ? C'est en se posant cette question et en échangeant avec ses collègues du Conseil régional d'Alsace que Lilla Mérabet, conseillère régionale, vice-présidente de la commission jeunesse et économie sociale et solidaire, a élaboré l'idée d'un train.
“Nous avions pour objectif de toucher les jeunes qui ont décroché du système scolaire, et nous voulions nous rendre dans des villes moyennes, explique-t-elle. Nous avions exclu les grandes manifestations dont les jeunes ne sont pas friands, et nous pensions à une caravane, à un chapiteau, quand un collègue de la Direction des transports nous a dit que la Région étant propriétaire de trains, il était peut-être possible de partir sur cette option."

C'est ainsi que l'“Oriente express", aussi appelé le “TER de l'orientation", va visiter 18 villes alsaciennes. Il a commencé son parcours le 9 avril et sillonnera le territoire jusqu'en juin, pour reprendre les rails de septembre à fin novembre. Les villes dans lesquelles il s'arrête chaque samedi ont été choisies sur trois critères : la mixité des publics, le manque d'infrastructures d'orientation et, bien évidemment, l'existence d'une gare !

À bord du train, trois espaces sont à la disposition des jeunes. Un espace “Compétences", où un test d'une cinquantaine de questions est proposé. Un espace “Métiers", tenu par des professionnels de l'orientation et des métiers eux-mêmes met l'accent sur l'articulation entre carrières et besoins de chaque territoire. “À Mulhouse, il sera question de l'industrie automobile, alors qu'à Val-de-Villé, ce sera l'industrie du bois", précise Lilla Mérabet. Un espace un peu plus institutionnel réunit des Missions locales et des CIO, partenaires de l'opération.

L'Oriente express, le TER de l'orientation en Alsace Autre partenaire, la SNCF, “qui a été séduite par notre opération", confie la vice-présidente. La SNCF prend en charge une partie de l'acheminement à hauteur de 33 000 euros, et la Région a alloué 100 000 euros à l'opération. Lilla Mérabet espère que 150 à 500 jeunes se déplaceront en fonction des villes, et “si une dizaine de jeunes par ville reprennent une formation, nous aurons gagné notre pari", conclut-elle.