APCMA Financement de l'alternance : encore “des progrès à faire"
Par Lydie Colders - Le 16 septembre 2011.
Alain Griset, président de l'Assemblée permanente des Chambres de métiers et de l'artisanat (APCMA) estime que la loi Cherpion (L'Inffo n° 794, p. 4) “va dans le bon sens pour soutenir l'apprentissage". Pour le secteur artisanal, qui forme environ 100 000 apprentis par an, la création d'une carte d'“apprenti des métiers" offrant les mêmes avantages financiers (Crous, transports) qu'aux étudiants “est une avancée positive, qui garantit une égalité de traitement pour tous les jeunes en formation". Alain Griset juge aussi positif la poursuite du dispositif “Zéro charge" pour les entreprises de moins de 250 salariés durant un an pour l'embauche d'un jeune supplémentaire en alternance et la contractualisation avec les Régions, à travers les contrats d'objectifs et de moyens sur l'apprentissage.
Si l'objectif des pouvoirs publics est d'atteindre 600 000 apprentis en 2015, l'APCMA estime néanmoins que le gouvernement aurait pu aller plus loin. Notamment en matière d'orientation des jeunes vers l'alternance. “Il est certes utile, comme la loi Cherpion le prévoit, d'introduire des stages en entreprise au collège et au lycée, mais il faudrait les coupler avec des séances d'information régulières sur les études et les métiers, afin que les jeunes puissent mieux choisir leur orientation. Trop d'étudiants s'engagent dans une filière générale par méconnaissance des cursus professionnels", déplore Alain Griset.
Autre point noir, pour l'APCMA : le financement de l'alternance. “Le problème des fonds libres de la taxe d'apprentissage n'a pas été résolu : trop d'argent continue de bénéficier à des formations de grandes écoles n'ayant rien à voir avec l'apprentissage !" Pour les Chambres de métiers, il faudrait verser directement la taxe d'apprentissage aux CFA, au prorata du nombre d'apprentis formés : “C'est le seul de moyen de stabiliser le financement de ces établissements."
Enfin, l'APCMA estime urgent de revoir les modalités des prélèvements sociaux. “Aujourd'hui, la quasi-totalité des taxes sociales continuent de peser sur les salaires. Ces charges pénalisent l'emploi."
Pour la "Réactivation" de mesures emploi
Reçue le 7 septembre par le ministre du Travail Xavier Bertrand, la délégation de la CFDT a demandé notamment la “réactivation" de mesures sur l'emploi - formation, activités partielles, soutien à l'emploi des jeunes, etc. - et la mise en place de nouvelles mesures. Elle estime qu'il faut rétablir l'allocation équivalent retraite (AER) supprimée en janvier 2011, pour les demandeurs d'emploi n'ayant pas atteint l'âge légal du départ en retraite, et rappelé ses propositions sur les “droits rechargeables" et la cotisation patronale dégressive en fonction de la durée du contrat de travail, deux points laissés en suspens lors de la conclusion de la dernière convention d'assurance-chômage. La CFDT a aussi demandé que le ministre s'engage sur le “maintien des moyens attribués à Pôle emploi, ainsi qu'une redéfinition de ses missions dans la convention État-Unedic-Pôle emploi actuellement en discussion".