CÉREQ Les sources des difficultés d'insertion des jeunes

Par - Le 16 février 2011.

Le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq) a rendu publiques une série de statistiques éclairant l'insertion des jeunes durant les trois années suivant leur sortie de formation. Qui éclaire les inégalités face à l'insertion selon la qualification et son niveau.

Menée sur un large panel (10 000 à 50 000 répondants lors de la première interrogation), l'étude statistique rappelle la variété des facteurs : “Les difficultés d'accès à l'emploi à l'issue de la formation initiale doivent être appréhendées à partir des parcours plutôt qu'en se focalisant sur le taux de chômage d'une tranche d'âge." Les ressources chiffrées confirment la variabilité des parcours selon le milieu socioprofessionnel d'origine, le lieu d'habitation, ainsi que l'origine géographique des parents.

C'est la qualification qui est la clé. L'enquête de trois ans conduite auprès de personnes sorties de formation en 2004 révèle que les non diplômés ou titulaires d'un CAP, d'un BEP ou du seul baccalauréat représentent 61 % des jeunes ayant connu au minimum un an de chômage au cours des trois années suivant leur sortie de formation. _ Ces publics sont aussi les plus concernés par les contrats aidés. Le premier emploi est souvent un CDD ou un contrat d'intérim, mais trois ans après la sortie de formation, le CDI est majoritaire (plus de 60 %). _ Le Céreq rappelle aussi la réalité statistique d'une orientation sélective, à laquelle les jeunes issus de l'immigration sont davantage sujets : “D'origine sociale plus modeste, ils s'orientent ou sont orientés davantage vers les filières courtes et professionnelles ; ils sont plus fréquemment non diplômés ; ils échouent plus souvent dans l'enseignement supérieur. L'orientation est vécue par certains comme discriminatoire." Dans le cas des enfants dont les parents sont tous deux natifs du Maghreb, d'Afrique noire ou de Turquie et du Moyen-Orient, le taux de sortie sans diplôme est particulièrement fort : respectivement 32 %, 36 % et 41 %, contre seulement 15 % lorsque les deux parents sont nés en France.

Le Céreq suggère la mise en place de politiques ciblées “pour rendre l'orientation moins socialement sélective", mais rappelle aussi les solutions et expériences déjà existantes, telles que les plateformes d'embauche par simulation de Pôle emploi, les “cordées de la réussite" ou encore le CV anonyme.