Des députés d'un jour se forment aux pédagogies ludiques
Par Patricia Gautier-Moulin - Le 16 avril 2011.
Deux gardes républicains à l'accueil, cocarde tricolore remise à chaque participant, musique à l'avenant, le décor est dressé. Il s'agit de “L'Assemblée nationale des responsables de formation", appelée à travailler sur un “projet de loi visant à développer le recours aux démarches ludiques dans le cadre de la formation", par le cabinet Alain Renault Communication, le 29 mars à Paris. Une quarantaine de responsables de formation sont présents.
Chacun est invité à répondre par boîtier électronique à différentes questions liées à l'utilisation du jeu en formation. Chaque réponse est commentée et permet d'énoncer les principes et les règles sur lesquels doivent s'appuyer les pédagogies ludiques.
Puis s'ouvre le travail en commission, de six ou sept participants. Exemple : vous devez gérer une boutique de fleuriste. La salle est décorée avec motifs floraux et bouquets et les formateurs-animateurs ont revêtu un tablier de fleuriste. Ils organisent une série de jeux par équipe autour de la thématique retenue avec supports en BD et pétales gagnés en guise de pions. La composition des groupes varie à chaque commission en fonction des couleurs et des sigles des badges tout au long de la journée.
Alain Renault Communication s'était fait connaître des acteurs de la formation notamment en organisant en 1995 les premières Assises de la formation - avec décor et costumes - où les participants étaient invités à être les jurés d'un tribunal qui statuait sur différentes thématiques de formation.
“La notion de plaisir fait partie intégrante de toute démarche ludique", explique-t-on chez Alain Renault Communication. Celle-ci doit surprendre les apprenants afin d'éveiller leur curiosité. Elle doit s'accompagner d'un challenge qui stimule l'apprenant, l'incite à la “gagne attitude" qui “donne envie d'agir". La thématique du jeu entre alors dans le champ de référence des apprenants. Et Alain Renault d'exprimer ce conseil : la règle doit être simple, afin que l'apprenant se focalise sur le “comment faire" et non sur le “quoi faire". Le niveau des interpellations est donc adapté au niveau des apprenants, ni trop facile ni trop difficile. Les messages inhérents à l'action de formation sont “clarifiés, simplifiés et distillés progressivement" tout au long du jeu afin de faciliter leur appropriation. Enfin, conclut Alain Renault, “l'animateur d'une démarche ludique doit entretenir l'ambiance tout au long du jeu et s'assurer par des reformulations progressives qu'il y a bien acquisition de savoirs, savoir-faire et savoir-être".