Entretien avec Michèle Leflon, vice-présidente en charge de la formation professionnelle de Champagne-Ardenne
Par Agathe Descamps - Le 16 juin 2011.
Comment avez-vous élaboré votre CPRDF ?
Nous avons suivi scrupuleusement la loi en l'élaborant au sein du CCREFP (Comité de coordination régional de l'emploi et de la formation professionnelle), dont toutes les commissions ont travaillé sur le CPRDF. Nous avons organisé une réunion avec tous les acteurs de la formation professionnelle au sein des quatre départements de la région. Ces réunions, très riches, ont toutefois été perturbées, car le gouvernement annonçait parallèlement des suppressions de postes dans les lycées.
Mais il faut être honnête : nous n'allons pas révolutionner la formation professionnelle au sein du CPRDF, cela nécessiterait des changements législatifs qui dépassent le cadre de son élaboration. Nous avons comme objectif de mieux nous coordonner afin de sécuriser davantage les parcours professionnels.
Ce CPRDF n'est pas ce que nous avons voulu, mais l'état des lieux des négociations actuelles. Sur de nombreux points, il n'y avait pas d'accord possible. Nous avons d'ailleurs mis énormément de temps à réaliser le diagnostic partagé, faute d'accord avec le rectorat.
Quels sont les principaux points de votre CPRDF ?
Nous avons cinq axes de direction : la sécurisation des parcours professionnels, l'orientation, le décrochage scolaire, l'équilibre des voies de formation, notamment en travaillant de concert avec le rectorat, l'accompagnement des publics (matériel, transports, restauration). Ainsi, notre CPRDF compte 37 fiches actions, parmi lesquelles on peut retrouver la réalisation d'une cartographie de la formation professionnelle ou encore la labellisation des espaces d'orientation sur le territoire. Mais la plupart de ces actions sont prévues pour 2012.
Votre Région compte-t-elle mettre en place un SPRF ?
Non, nous avons un réseau de la formation professionnelle, mais nous estimons que le terme de “service public de la formation professionnelle" est un abus de langage. Certes, il y a le mandatement, mais ce n'est pas un service public à la française. De plus, qui dit SPRF dit s'enfermer dans sa région, or nous sommes une région transfrontalière, et plusieurs de nos programmes transfrontaliers n'entreraient pas dans le cadre d'un SPRF.
Mais cette notion transfrontalière a-t-elle pu trouver une place au sein de votre CPRDF ?
Non, elle ne fait pas partie du CPRDF. Nous travaillons déjà énormément sur le transfrontalier, mais plus dans le cadre de région à région. Par exemple, nous avons un espace transfrontalier à la pointe des Ardennes.