Évaluation de la formation : s'attacher aux obligations de moyens
Par Lydie Colders - Le 16 juin 2011.
Lors d'une journée sur la certification des organismes de formation organisée le 9 juin à Paris par l'Afnor et l'Afdec (Agence française pour le développement de l'emploi et des compétences), Bernard Dréano, chef de la mission organisation du contrôle de la DGEFP (Direction générale de l'emploi et de la formation professionnelle), a annoncé la sortie cet été d'une circulaire sur “les droits et les devoirs des organismes de formation". Ce texte devrait notamment préciser “ce qui est admissible ou non en matière d'objectifs et d'évaluation de la formation", a-t-il indiqué.
Revenant sur le point sensible de l'évaluation, qui traverse les démarches qualité, mais aussi la loi de 2009 (notamment via l'attestation de fin de formation, qui doit comporter les résultats de l'évaluation des acquis), Bernard Dréano a tenu à rassurer les organismes de formation. Il a souligné que les prestataires avaient surtout une obligation de moyens, et non de résultats : “Chacun sait combien il est difficile d'évaluer de façon objective les acquis de la formation, car il s'agit d'une prestation immatérielle. Il est très délicat d'évaluer ce que le stagiaire a réellement appris à la fin de sa formation et si ces acquis perdureront dans la durée. Surtout dans le cadre d'un stage de courte durée non sanctionné par des tests ou un examen." Pour le représentant de la DGEFP, il faut donc s'attacher à des éléments plus objectivables : “Une action de formation doit avoir des objectifs et des moyens associés pour les atteindre, en termes de modalités ou de pédagogie. C'est sur ces points qu'un organisme peut être évalué de façon objective."
Les prestataires doivent donc prévoir “un suivi et une contractualisation de la formation les plus clairs possible. Les contrats passés avec les clients doivent permettre d'identifier la réalité concrète de l'action de formation", a insisté Bernard Dréano, reconnaissant que “cela nécessite des contrats parfois complexes, pour des formations sur mesure visant des objectifs et des salariés de niveaux très différents". Concernant la qualité de l'offre de formation, autre chantier de la réforme, le site officiel de télédéclaration de l'activité des organismes de formation géré par la DGEFP est un premier pas dans la visibilité de l'offre, a estimé Bernard Dréano. Toutefois, “cela ne garantit en rien le niveau d'expertise d'un prestataire. Certains peuvent être très sérieux, d'autres faire de la formation en annexe d'une activité de conseil".