Exploitations agricoles - Les agricultrices accèdent moins que les hommes à la formation

Par - Le 16 mars 2011.

Alors qu'elles représentent 30 % des contributeurs à Vivea, fonds d'assurance formation des entrepreneurs agricoles, les femmes ne sont que 8,6 % à accéder à la formation, contre 13,5 % pour les hommes. Tel est le constat dressé par une étude demandée par l'organisme au cabinet Oxymore, pour tenter de comprendre les comportements de ses contributrices.

Elles participent aux mêmes formations que les hommes : informatique et nouvelles technologies, techniques liées à la production animale, approche globale de l'entreprise, et environnement. Seulement 200 d'entre elles ont suivi une formation de développement personnel en 2009, contre 2 500 en production animale. Seule différence entre les deux sexes, le cinquième choix des femmes est la gestion des ressources humaines, alors que les hommes se tournent vers la production végétale.

L'étude identifie trois profils d'agricultrices : celles qui ont choisi ce métier et se battent pour l'exercer ; celles qui certes assument leur choix, mais pour qui il s'agit du meilleur ou du moins mauvais qu'elles aient pu faire. Enfin, celles qui ont adopté le métier de leur conjoint. Cette typologie débouche sur trois attitudes différentes face à la formation.

Pour les premières dont le projet est affirmé, la formation sert à accompagner les décisions stratégiques. Elles retournent régulièrement en formation car elles la pensent indispensable pour exercer le métier de chef d'entreprise. Pour les deuxièmes, la formation sert à développer les savoir-faire opérationnels. “C'est une opportunité offerte qu'il faut savoir saisir en fonction de l'intérêt, du temps disponible et de la rapidité du retour sur investissement." Si les premières se concentrent sur la stratégie et la technique, les autres sont plus diversifiées, allant soit vers le développement personnel, les techniques ou des formations utiles à la famille (internet, par exemple). Les dernières ne partent que contraintes et forcées, notamment sur l'informatisation des déclarations, ou pour développer des compétences “qui leur permettent de s'émanciper ou d'exister face à leur conjoint", ou se reconvertir.
Vivea s'est défini deux axes de travail au regard des résultats de l'étude : faire connaître les résultats pour faire évoluer les représentations et diffuser une “culture de genre" pour la formation continue dans le secteur agricole et intégrer cette même culture dans les pratiques de formation continue en agriculture pour que les femmes puissent accéder à la formation en général et aux mêmes actions que les hommes.