Georgette Bréard, vice-présidente en charge de la formation professionnelle en Bretagne : “Nous construisons notre CPRDF sur cinq thèmes définis par tous les acteurs"

Pour l'élaboration de votre CPRDF, vous avez mis en place des consultations ouvertes à tous, et en priorité aux acteurs de la formation…

Nous construisons notre CPRDF en quatre phases dont une composée de cinq réunions publiques sur cinq thèmes définis en amont par tous les acteurs de la formation^{[ 1 ]}www.bretagne.fr/internet/jcms/preprod_91194/participez-aux-journees-sur-la-formation-professionnelle-en-bretagne. La première phase a consisté à demander aux CIO, organismes de formation, Missions locales, Fongecif, etc., quelles étaient leurs préoccupations. Nous avons reçu une quarantaine de contributions qui ont permis de dégager les enjeux primordiaux, tel qu'augmenter d'un niveau la qualification, permettre l'accès de tous à la qualification, se concentrer sur les jeunes et les seniors, diminuer les inégalités, qu'elles soient géographiques ou autres. Ce qui est donc essentiel, c'est de réfléchir à un dispositif de formation qui prenne en compte la proximité.

Comment avez-vous procédé ensuite ?

Dans un deuxième temps, nous avons lancé une consultation territoriale. Alors que la première consultation concernait davantage les têtes de réseaux, nous avons écouté les acteurs de terrain qui sont confrontés au quotidien à la problématique de la formation professionnelle. La Bretagne compte 21 “pays", 19 ont répondu. C'est ainsi que les pays littoraux souhaitent évoquer les emplois saisonniers et permettre une sécurisation des parcours, alors que les territoires ruraux s'interrogent plutôt sur les qualifications nécessaires aux besoins industriels.

Puis cinq réunions régionales ont été programmées, correspondant aux thématiques dégagées : “égalité d'accès à la formation et à la qualification", puis “sécurisation des parcours professionnels", qui ont déjà eu lieu. Le “service public d'orientation" sera abordé le 9 février, la “fluidité des parcours de formation" le 23 février et, enfin, l'“accompagnement de l'évolution du modèle économique breton" le 16 mars. Une thématique sur la “gouvernance au niveau territorial" sera organisée également.

L'“accompagnement de l'évolution du modèle économique breton" : pouvez-vous développer cette thématique ?

Nous allons réfléchir et faire de la prospective sur ce que pourrait être la Bretagne dans une vingtaine d'années. Une région dynamique, avec une fécondité positive et un solde migratoire positif, un nouveau TGV qui va réduire les distances, puisque Paris ne sera qu'à 1h27 de Rennes, ou à 3h10 de Brest. Les évolutions économiques, démographiques et sociales auront des répercussions sur la formation. Nous avons commandé une étude dont le résultat nous parviendra en mars.

Et au sujet du service public de l'orientation ?

Nous nous penchons sur un service public de l'orientation, comme il nous l'est demandé. Un chargé de mission va travailler avec l'État et le réseau AIO sur la faisabilité de ce réseau. Nous travaillons également avec l'Europe, qui souhaite qualifier ces services de SSIG (service social d'intérêt général). Quant à un service public régional de la formation, nous avons des Maisons emploi-formation qui ont déjà permis à tous les acteurs de travailler ensemble. Nous mettons en place une méthodologie pour avoir une réflexion sur le sujet en 2012. La logique est celle de la construction de services avec des principes de service public, et en partenariat avec les partenaires sociaux.

Quelles sont les priorités de la Région pour ce CPRDF ?

Elles sont identiques aux cinq thématiques retenues. Toutefois, il est évident que nous voulons une qualification pour chaque jeune. Et nous souhaiterions décloisonner les parcours. Par exemple, il est très compliqué pour un jeune qui a débuté en alternance de revenir en formation scolaire. L'idée est aussi de permettre aux jeunes titulaires d'un bac professionnel d'accéder à la filière professionnelle de l'enseignement supérieur. Nous sommes aussi attachés à la mixité des publics, qui enrichit les parcours et les formations.
Nous avons pour objectif d'aboutir au séminaire de restitution mi-mai avec une production du document en juin.