GPEC et recrutements chez Renault

Par - Le 01 février 2011.

La négociation entre la direction de Renault et les syndicats, au titre de l'accord sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), s'est achevée le 21 janvier dernier. Cet accord de GPEC, ouvert à la signature après la consultation du CCE (comité central d'entreprise) le 3 février prochain, comporte, dans un seul texte, différents chapitres portant notamment sur les embauches et le volet “dispense d'activité pour pénibilité".

Le plan de recrutement, pour trois ans (2011 à 2013), prévoit 4 700 recrutements, soit 2 000 personnes en CDI et 2 700 jeunes en alternance. Ces embauches sont destinées à compenser en partie quelques 3 000 départs potentiels via un dispositif de prise en compte de la pénibilité. Les embauches en CDI programmées doivent concerner seulement 400 ouvriers et 1 600 employés dans l'ingénierie et le tertiaire (ingénieurs ou techniciens).

Renault, qui emploie 55 000 salariés dans l'Hexagone, a expliqué vouloir se renforcer notamment dans la simulation en ingénierie et devoir se doter de nouvelles compétences comme dans les “métiers de la filière électrique".

La CFE-CGC précise que, dans les secteurs ingénierie et tertiaire, les 1 600 embauches en CDI permettront à Renault de conforter son plan de développement à l'international, tandis que, dans le secteur de la fabrication, les 400 CDI seront “l'amorce d'une volonté de réindustrialiser les sites de production français".

Les 2 700 contrats d'alternance représenteront 5 % des effectifs, tandis que la dispense d'activité fera de Renault une “entreprise citoyenne".

Le dispositif de prise en compte de la pénibilité devrait consister pendant trois ans à permettre aux ouvriers et Etam (employés, techniciens, agents de maîtrise) du groupe en France, âgés de 58 ans et plus début 2011, d'être dispensés d'activité jusqu'à l'âge de liquidation de leur retraite du régime général, sous certaines conditions de pénibilité. Ils devront comptabiliser quinze années de travail posté (en équipe par roulement) ou avoir une incapacité permanente d'au moins 10 %.

RÉACTIONS SYNDICALES

La CFDT se félicite que Renault, dans la définition de la pénibilité, “aille un peu au-delà de ce qui est discuté actuellement au niveau du gouvernement". La CFE-CGC, qui réclamait un plan de recrutement en parallèle aux dispenses d'activité, se déclare “pleinement satisfaite". De son côté, le délégué syndical central (DSC) de la CFTC, “qui demandera à la délégation représentant les sections d'entreprise CFTC de confirmer la signature", se réjouit d'une “négociation qui se termine sans casse sociale (…), en attendant la négociation sur les conditions de travail". Enfin, la CGT estime que les embauches ne compenseront pas les départs pour pénibilité, qui concernent uniquement les ouvriers et Etam et qui “pourraient vider les usines".