L'Institut Bertrand Schwartz : observatoire, laboratoire et organisme de formation pour les métiers de l'accompagnement et de l'insertion

Par - Le 16 octobre 2011.

“Comprendre et agir, pour et avec les jeunes." Telle est sa devise. L'Institut Bertrand Schwartz, lancé lors de la Journée nationale des Missions locales du 4 octobre, est une initiative de l'UNML. Son objet : l'insertion sociale et professionnelle des jeunes.

“Le fait de porter le nom de Bertrand Schwartz a une fonction symbolique, significative : s'inspirer de son action et s'inscrire dans sa continuité implique pour l'Institut une certaine façon d'agir", a déclaré Gérard Sarazin, son bras droit pendant toutes ces années, chargé du discours d'introduction de la création de l'Institut, en lieu et place de celui qui fut délégué interministériel à l'insertion professionnelle et sociale des jeunes en difficulté.

“Bertrand Schwartz, c'est celui qui, voici trente ans, a proposé en conclusion de son rapport la création des Missions locales. C'est celui qui a concrètement monté les premières Missions
locales sur le terrain et conçu la première tête de réseau. (…) En acceptant de donner son nom, il doit bien espérer quelque part que les interventions de l'Institut sauront s'inspirer de cette volonté de changement de comportement."

En gestation depuis 2010, l'Institut est destiné à devenir un centre de ressources pour capitaliser les recherches, les actions et les expériences du réseau des Missions locales, un centre d'observation, de recherche sur l'insertion sociale et professionnelle des jeunes, et aussi un organisme de formation. Il est doté d'un conseil scientifique et pédagogique composé, notamment, de jeunes, de chercheurs, de représentants du monde économique, de partenaires, de personnalités qualifiées, de présidents et professionnels des Missions locales.

Doté d'une enveloppe de 50 000 euros provenant de l'UNML, l'Institut pourra aussi être aidé par d'autres organismes. Il sera officiellement ouvert le 10 novembre prochain avec la mise en place d'une assemblée constitutive.

“En choisissant d'appeler cet institut Bertrand Schwartz, vous avez mis la barre haut, et cela porte à une certaine exigence pour être à la hauteur", a commenté Martin Hirsch, ancien haut-commissaire aux solidarités actives, qui a souhaité “que l'interaction entre l'ensemble des Missions locales et l'Institut produise, et produise vite".
Et d'estimer qu'il existe dans les Missions locales “des actions et des projets en action" pouvant être capitalisés assez rapidement et que l'Institut pourrait en labelliser certaines “Institut Bertrand Schwartz". “Ce sont des choses urgentes et précieuses", a-t-il conclu, se félicitant que l'Institut se mette déjà au travail.

CINQ “PRINCIPES D'ACTION"

 Penser l'insertion sociale et professionnelle des jeunes dans sa complexité et sa globalité ;

 écouter les jeunes et s'assurer qu'ils trouvent leur place dans les interventions de l'Institut ;

 soutenir l'approche territoriale et réaffirmer le rôle des acteurs locaux ;

 comprendre et favoriser les conditions de l'innovation et de l'action au plus près des jeunes
et des territoires ;

 concevoir la recherche sans la dissocier de l'action en impliquant l'ensemble des acteurs.

TROIS “AXES D'ACTION"

 Les “Rencontres" de l'Institut Bertrand Schwartz : des débats “interdisciplinaires, inter-associatifs
et interinstitutionnels" réguliers qui seront suivis

 le “Labo" : à partir d'expérimentations portées
ou accompagnées par des ML, une commission
composée de partenaires et d'évaluateurs
identifiera les thèmes sur lesquels capitaliser
ou poursuivre l'innovation ;

  la formation : une commission interdisciplinaire accompagnera la mise en place et le suivi d'actions contribuant à la formation aux métiers de
l'accompagnement et à l'insertion sociale
professionnelle à partir du suivi des travaux
des “Rencontres" et du “Labo".

“L'INSERTION DES JEUNES EN DIFFICULTÉ"
Le rapport de Bertrand Schwartz, remis en 1981
au Premier ministre, expliquait que la remise en jeu économique et sociale des jeunes ne pouvait se faire sans une large collaboration de l'ensemble des acteurs sociaux et sans la participation des jeunes eux-mêmes. Il a proposé la création de Missions locales, sous la forme d'équipes pluridisciplinaires, pivots d'un dispositif d'animation
au plus près des jeunes, devant coordonner les efforts et appliquer une “discrimination positive".