La fonction publique territoriale décidée à agir contre la précarité
Par Mikaël Faujour - Le 01 avril 2011.
Le 16 mars, le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) a adopté à l'unanimité un rapport de 116 pages consacré à la précarité dans la fonction publique territoriale et formulant 16 préconisations.
Réalisé par un groupe de travail paritaire issu des cinq formations spécialisées du CSFPT, coprésidé par une représentante des élus employeurs et un représentant des personnels, ce rapport signale que certaines filières sont particulièrement concernées par la problématique de la précarité, laquelle affecte majoritairement les femmes. Il s'agit de l'animation, du médicosocial, de la culture et des emplois liés à la petite enfance, aux services à la personne et à l'entretien des locaux. S'inscrivant dans la tendance générale, “l'emploi public évolue et on observe des situations d'instabilité, de fragilité ou de vulnérabilité liées à l'emploi ou encore aux conditions de travail".
Le rapport étudie les trois dimensions de la précarité : de l'emploi, financière et des droits.
Sur le plan de la précarité de l'emploi, la fonction publique territoriale apparaît la plus touchée des trois versants de la fonction publique. Les femmes y sont très nombreuses, la part d'emplois non titulaires et d'emplois aidés est importante, particulièrement dans les collectivités d'outre-mer.
Bien sûr, la précarité dans l'emploi est directement productrice de précarité financière. Parmi les indicateurs, les prestations sociales dont bénéficient certains agents, qui signalent le besoin d'un soutien financier extérieur. La déstabilisation des emplois est un “facteur d'insécurité financière", qui prend plusieurs formes : faiblesse des revenus et “travail pauvre" en cas de temps non complet pour les individus isolés, “variabilité financière en cas de travail cyclique", etc. Le surendettement des agents titulaires est un autre problème qui s'inscrit dans cette problématique de la précarité.
Quant à la précarité des droits, elle peut toucher les agents aux plans de l'accès à la retraite, aux soins, à la formation, à l'information, à l'exercice des droits syndicaux, ou encore droit au reclassement.
Le rapport du CSFPT conclut par une série de préconisations : notamment, la mise en place d'un dispositif d'accès à l'emploi titulaire et diverses dispositions quant au recrutement, la rémunération, ou encore l'accès aux droits à la santé.