Le Cercle d'outre-Manche préconise de “donner aux entreprises la liberté en matière de formation"
Par David Garcia - Le 01 février 2011.
“Assouplir l'impôt formation tout en conservant le Cif et le Dif, et laisser les entreprises libres de choisir leur système de formation en fonction des besoins individuels." Tel est la proposition - iconoclaste - du Cercle d'outre-Manche, un club de réflexion de dirigeants d'entreprises français opérant en France et au Royaume-Uni.
Le Cercle propose “d'encourager les plans de formations diplômantes en partenariat avec les organismes d'enseignement supérieur et le ministère de l'Éducation nationale. L'idée serait de renforcer les passerelles entre savoir (académique) et savoir-faire (professionnel)", dans une série de propositions rendues publiques le 13 janvier. Et de rappeler que “dans une société moderne, la formation continue et la requalification au travail doivent être permanentes".
En France, le système repose sur l'obligation pour les employeurs de participer au financement de la formation continue des salariés et sur le droit pour ceux-ci de se former sur leur temps de travail. Dans chaque branche professionnelle, les employeurs appliquent les accords nationaux interprofessionnels négociés par les partenaires sociaux. Tandis qu'au Royaume-Uni, il n'existe pas d'obligation légale. Or, le taux d'accès des salariés ayant bénéficié de la formation continue serait de 61 % au Royaume-Uni contre... 48 % en France. Explication : “La formation continue ne place pas les entreprises au cœur du dispositif, puisqu'elles sont dépendantes d'organismes extérieurs."
Les branches professionnelles imposent aux entreprises un organisme collecteur, l'organisme collecteur impose aux entreprises les formations qui leur seront remboursées ou non. “Il s'agit d'un système mutualisé, donc non ciblé", résume le Club. Alors qu'au Royaume-Uni, le système est individualisé : chaque entreprise décide de sa politique de formation en fonction de ses besoins.