Le Céreq qualifie de “bulle" les formations environnementales
Par Lydie Colders - Le 01 octobre 2011.
A contrario du discours ambiant sur la croissance “verte", une étude de septembre 2011 du Céreq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications) alerte sur la difficulté d'insertion dans les métiers de l'environnement face à une offre de formation devenue pléthorique.
Sans nier que le secteur ait créé des emplois, avec une hausse rapide de 3 % en moyenne par an entre 2004 et 2008 (contre moins de 1 % dans les autres branches d'activité), le Céreq constate néanmoins une nette dégradation de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés de ces filières depuis 2008. Selon les chiffres de l'étude, le nombre de demandeurs d'emploi dans l'environnement aurait augmenté de 1,8 % en 2008, puis de 27 % en 2009.
Si la dégradation brutale du marché du travail a pu jouer un rôle, le problème pour le Céreq se situerait surtout du côté de l'offre de formation, “qui a explosé ces dernières années dans le domaine de l'environnement". Selon l'étude, quelques 50 000 jeunes auraient suivi une formation environnementale en 2008, soit cinq fois plus qu'en 2004. De quoi créer un goulot d'étranglement sur le marché du travail. “La croissance de l'emploi environnemental ne suffit pas à absorber les quantités toujours plus importantes de diplômés dans ce secteur", estime le Céreq. Qui n'hésite à parler de “bulle des formations environnementales", surfant sur les aspirations de la société.
Selon le Céreq, il conviendrait donc d'ajuster le tir soit en soutenant la croissance des emplois, soit en limitant l'offre de formation, car dans le domaine du développement durable et de l'éco-activité, “l'absence de hiérarchie claire des niveaux de diplôme pour l'insertion professionnelle confirme qu'aujourd'hui l'adéquation entre l'offre et la demande de travail n'est pas mûre dans ce domaine".