“Par capillarité, la culture de l'évaluation s'est installée, mais non sans mal"

Par - Le 01 mars 2011.

Françoise Amat, secrétaire générale du Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie (CNFPTLV) a rappelé, lors de son intervention le 11 février au colloque de Rennes, que la loi du 24 novembre 2009 sur l'orientation et la formation tout au long de la vie avait investi le Conseil d'un “rôle gigantesque" d'évaluation – mais que les moyens correspondants étaient “totalement absents".

Pour remplir ses nouvelles missions, notamment l'évaluation des CPRDF et de la formation dans 400 bassins d'emploi, le CNFPTLV va s'appuyer sur d'autres acteurs et s'attacher à donner de la cohérence aux différentes évaluations conduites. “Il s'agit, pour le Conseil, de jouer un rôle centripète, aux prises avec beaucoup de forces centrifuges", a-t-elle ironisé.

La secrétaire générale est revenue sur la longue pratique de l'évaluation des politiques publiques régionales du Conseil, commencée d'abord au sein du CCPR (Comité de coordination des programmes régionaux), auquel le Conseil a succédé en 2005. Au départ, précise-t-elle, le CCPR travaillait sur des thématiques très larges, et produisait chaque année des rapports conséquents. Progressivement, “par capillarité, la culture de l'évaluation s'est installée, mais non sans mal", a-t-elle souligné. L'idée était de bâtir un socle de connaissances partagées, plutôt un état des lieux qu'une évaluation.

Quelles leçons tirer de cette expérience ? Françoise Amat en a cité plusieurs. Tout d'abord, la commande doit être claire (même quand elle émane de multiples acteurs avec des objectifs divers et peu explicités). Les rôles du commanditaire, du pilote de l'évaluation et de l'expert évaluateur doivent être clarifiés, et il est important de resituer les politiques conduites dans leur contexte (d'où la nécessité de disposer de données : portraits statistiques, éléments financiers, etc.). Il faut mener l'évaluation sur le plan quantitatif et qualitatif, et, enfin, tenir compte du fait que le temps de l'évaluation ne correspond pas toujours à celui des politiques.

Sur la diffusion des résultats, Françoise Amat a indiqué qu'au CNFPTLV, les résultats des évaluations devaient avoir été au préalable validés par le Conseil pour être rendus publics. Il arrive qu'ils ne le soient pas, précisément du fait de la multiplicité des acteurs.