Île-de-France : le Ceser recommande le développement de l'apprentissage dans le supérieur
Par Agathe Descamps - Le 16 juillet 2011.
Le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) d'Île-de-France a présenté le 1er juillet dernier son rapport “Synthèse sur l'apprentissage dans l'enseignement supérieur", réalisé par Benoît Eurin, ancien président de l'Université de Paris-Diderot (Paris-VII).
Ce dernier a rappelé que si l'apprentissage dans l'enseignement supérieur n'était pas récent (loi du 23 juillet 1987), cette extension de l'apprentissage, encore très marginale, ne s'est développée que récemment, en raison notamment d'une certaine inertie des relations entre le monde universitaire et le monde de l'entreprise. Toutefois, ce lien tend à se développer avec les physiciens, les sociologues, les psychologues ou encore les géographes, sollicités par des entreprises et des établissements publics.
Ainsi, au cours des dix dernières années, les effectifs des apprentis du supérieur ont plus que doublé, tant en France qu'en Île-de-France, l'une des régions qui comptent le plus grand nombre d'apprentis dans le supérieur, avec Provence-Alpes-Côte d'Azur, Pays de la Loire et Rhône-Alpes. Un apprenti de l'enseignement supérieur sur trois est Francilien.
Lors de l'année universitaire 2008-2009, les Universités comptaient 22 801 apprentis, soit 1,6 % de l'ensemble des étudiants, les BTS en réunissaient 47 249, soit 17 % de l'ensemble de leurs effectifs, les écoles d'ingénieurs 124 365, soit 8 %. On dénombrait donc 2 331 683 apprentis dans l'ensemble de l'enseignement supérieur, soit 4 % de l'ensemble des étudiants.
La Région s'est fortement impliquée pour développer l'apprentissage dans l'enseignement supérieur en y consacrant, en 2009, 293 millions d'euros, dont 219 millions pour le fonctionnement des CFA et 74 pour la prime régionale versée aux employeurs. En moyenne, la Région Île-de-France dépense 2 792 euros par apprenti. Mais ce chiffre est très variable selon les filières de formation.
Trois diplômes y concentrent près de 60 % des apprentis du supérieur : les BTS (30,4 %), les master pro (14,2 %) et les licences pro (13,9 %). Les ingénieurs représentent moins de 10 % et les DUT 6 %. En 2009, les 76 760 apprentis du supérieur étaient répartis de la façon suivante : 44 120 dans les services (57 %), 31 215 dans la production (41 %) et 1 425 dans le domaine disciplinaire (2 %).
Propositions
Face à ces constats et à l'ambition de l'État de comptabiliser 800 000 apprentis en France, contre 500 000 actuellement, le Ceser a émis plusieurs propositions, notamment de ne pas affaiblir le budget de l'apprentissage dans le supérieur, qui a permis d'améliorer l'image de cette voie de formation initiale. En outre, le Ceser estime que si l'apprentissage pour les niveaux IV et V est primordial, la promotion de celui-ci ne doit pas se faire au détriment des niveaux I, II et III. Le Conseil s'inquiète sur les perspectives de financement qui devraient être augmentées et recommande une réévaluation des barèmes des subventions de fonctionnement, celles-ci n'ayant pas été réévaluées depuis dix ans.
Alors que l'Île-de-France a pour objectif de réindustrialiser son territoire, le Ceser encourage le développement des filières en apprentissage et recommande que les titres certifiés inscrits au RNCP qui existent pour les trois premiers niveaux de qualification soient mis en valeur dans les formations en apprentissage. Le Ceser encourage la Région à développer en priorité le niveau III de l'enseignement supérieur (BTS, DUT et titres) - même s'il est conscient que ce n'est pas possible sans un renforcement des relations avec le monde des entreprises. Enfin, le Ceser préconise une clarification des responsabilités des différents acteurs et un affichage clair des enjeux et des objectifs par filière, et des engagements financiers au sein du CPRDFP.