Textile et Habillement : le dispositif d'évaluation et de validation jugé efficace

ATTENTION DOUBLON AVEC IF 788 p. 16.

Le rapport commandé au cabinet Ambroise Bouteille sur le dispositif d'évaluation des acquis, de formation individualisée et de reconnaissance par la certification (PMQ, “parcours modulaire qualifiant") a été communiqué aux partenaires sociaux du textile et de l'habillement lors de la CPNE du 24 mars 2011.

Ce dispositif mis en place en 2005 dans l'esprit de la validation des acquis repose sur trois étapes : le positionnement du salarié par rapport à la certification visée (sur la base d'un référentiel de compétences), un parcours de formation éventuellement mis en place en fonction du niveau du salarié, et la validation finale des acquis par un jury, suivie de l'attribution de la certification.

Selon le rapport, le PMQ a fait la preuve de sa pertinence. “Le pragmatisme et l'antériorité du PMQ pour les CQP et les CQPI (certificats de qualification professionnelle inter-industries) ont permis un développement de grande ampleur dans la branche du textile. Ainsi, plus de 4 000 CQP ont été délivrés à ce jour." La satisfaction des entreprises est “globale" : les objectifs en matière de développement des compétences sont atteints et “les bénéficiaires se sentent valorisés". Le rapport constate d'ailleurs des effets positifs en matière de gestion des ressources humaines et dans la motivation des salariés. Les consultants soulignent également la qualité de la pédagogie des intervenants, la pertinence des supports, etc.

Cette démarche initiée voici une vingtaine d'années est différente de la VAE, “il s'agit d'une évaluation : le PMQ permet d'accéder d'abord à une certification puis à une validation", secrétaire général du Forthac, Opca des branches du Textile et de l'Habillement^{[ 1 ]}Le Forthac est l'Opca des 7 branches : chaussure, couture, cuirs et peaux, entretien textile, habillement, maroquinerie et textile. Il a décidé en novembre 2010 son rapprochement avec Opcalia., "il s'agit d'une évaluation : le PMQ permet d'accéder d'abord à une certification puis à une validation".

Le dispositif repose sur une méthodologie d'évaluation. Le salarié est évalué sur son poste de travail et passe un entretien pour voir s'il est dans la "norme" du diplôme en termes de connaissances professionnelles. S'il n'est pas au niveau, une formation individualisée lui sera proposée pour combler les manques. Après ce départ en formation, le salarié est à nouveau évalué et le jury valide sa démarche. "Dans ce dispositif, le salarié a la certitude d'arriver gagnant", souligne Xavier Royer qui précise également qu'il s'agit de "s'assurer que les compétences exigées sont bien acquises".

Quelques limites ont été évoquées par le rapport, parmi lesquelles le fait que les organismes de formation soient "juges et parties" dans le dispositif. "Effectivement", explique Xavier Royer, "ceux qui évaluent sont souvent les organismes de formation qui forment ensuite. Les outils d'évaluation sont utilisés par les personnes qui connaissent le mieux les métiers et qui sont donc les formateurs. Pratiquement, il est quasi impossible de faire autrement, cela aurait un coût prohibitif. Le mieux à faire est de s'assurer que les organismes soient bien habilités pour l'évaluation et qu'ils utilisent les bons outils. Nous allons donc renforcer le suivi du processus".

Quoi qu'il en soit, les partenaires sociaux entendent poursuivre et amplifier le dispositif en tenant compte des préconisations du cabinet Ambroise Bouteille et aider les autres branches à mettre en place le PMQ. "Pour nous c'est un modèle à imiter", souligne Xavier Royer qui parie sur une montée en puissance de ce type de dispositif. "Il faut inciter les branches à se doter de l'ingénierie nécessaire et les aider à travailler sur ce qu'est un CQP, un référentiel, le suivi et les habilitations". "Tout une méthodologie qu'il appartient aux Opca de demain de mettre en oeuvre. C'est un des grands chantiers des années qui viennent ; le Forthac est prêt à aider les branches sur ce sujet", conclut le secrétaire général.