Un livre blanc propose d'utiliser les “apprentissages informels" pour couper les budgets formation
Par François Picard - Le 01 décembre 2011.
L'agence de conseil et formation en management Formadi a commandité un livre blanc sur les “apprentissages informels". Préparé par le cabinet québécois Thot Cursus (qui promeut la formation et l'utilisation des outils numériques pour l'éducation), il dresse une ode à Facebook, Google + et autres réseaux sociaux, vante la transmission des savoirs de façon informelle ou via des outils informatiques à s'approprier, “dans un monde 2.0 où les savoirs se propagent déjà en dehors des canaux éducatifs traditionnels".
L'auteur, Christine Vaufrey, reprend dans son article “La montée en puissance des apprentissages informels dans les entreprises" quelques conseils prodigués par Josh Bersin aux responsables RH souhaitant “couper dans leurs budgets formation" pour cause de temps moroses.
Le PDG de Bersin & Associates, spécialiste dans la gestion des connaissances dans les entreprises, estime que les employés possèdent des “trésors de connaissances et de compétences" qui ne demandent qu'à être diffusés aux autres. Les formations traditionnelles en présentiel en prennent pour leur grade : d'après Josh Bersin, les responsables formations que son cabinet a interrogés estiment que 30 % des actions de formation professionnelle formelle ne produisent aucun effet mesurable. De plus, les moins de 25 ans qui arrivent dans les entreprises “s'attendent à trouver un dispositif d'apprentissage à la demande, un genre de Google ou de YouTube délivrant des informations voulues au moment où l'on en a besoin".
Toujours d'après Josh Bersin, les responsables formation ne doivent donc plus “contrôler l'accès aux connaissances (via la formation)" mais “gérer leur circulation et les promouvoir". Pour lui, chaque métier doit dévoiler ses “trucs", pour “outrepasser telle ou telle difficulté" avec des outils numériques, type wikis (ces sites dont les pages sont modifiables par les visiteurs). Rien de plus évident, puisque c'est gratuit et facile à utiliser ! Il cite British Telecom, dont les employés adoreraient poster des vidéos sur un “YouTube interne" pour partager leurs “tours de main".
Les responsables formation doivent donc non seulement mettre en place de tels systèmes, mais les promouvoir auprès de chefs de service !
“Réseaux personnels d'apprentissage"
Dans un autre de ses articles, “Construire son réseau personnel d'apprentissage", Christine Vaufrey vante l'intérêt pour les formateurs de faire partie d'un réseau personnel d'apprentissage (“personal learning network") qui leur permet de profiter des conseils et bonnes pratiques de leurs collègues. Comment s'y prendre ? L'auteur cite des communautés s'étant formées autour de l'utilisation des technologies de l'information et la communication en classe comme “Apprendre 2.0" (réseau rassemblant plus de 2 000 membres dont l'objectif est de débattre des impacts des technologies sur notre façon d'apprendre). Elle donne quelques conseils pratiques pour recevoir régulièrement des alertes sur les sujets sur lesquels chacun travaille.