Selon une enquête Demos, le Dif est “parfaitement intégré dans l'entreprise"

Par - Le 16 avril 2012.

La 6e édition des Trophées du Dif a permis de faire le point sur ce qu'est la réalité du dispositif pour les salariés et les entreprises. L'objectif de l'enquête réalisée par Demos était de répondre à trois questions : le Dif est-il connu et pratiqué ? Comment est-il mis en œuvre à la fois par les salariés et par les employeurs ? Quels sont les impacts du dispositif ?

Premier enseignement de cette étude : les salariés savent que le Dif existe. 97 % déclarent le connaître, 66 % connaissent même le niveau de leur compteur et 72 % savent que les heures sont plafonnées. “Des chiffres impressionnants", selon Marc Dennery, consultant C-Campus, qui a présenté les résultats de l'enquête. S'ils connaissent le dispositif, c'est cependant de manière imparfaite, car les salariés cernent mal les règles du refus de leur demande. En effet, 42 % affirment qu'il ne peut y avoir que deux refus de la part de l'employeur, “alors qu'il peut refuser autant de fois qu'il le veut. Le Dif n'est pas un vrai droit...", a rappelé Marc Dennery.

Par ailleurs, 49 % des salariés interrogés affirment avoir utilisé leur Dif, “ce qui est un pourcentage important, puisqu'il montre que les entreprises l'ont intégré, qu'il fait partie du business formation, que cela fonctionne". S'ils ne l'utilisent pas, les salariés évoquent à 29 % qu'ils ne savent pas quelle formation utiliser ou qu'ils préfèrent capitaliser (22 %).

Autre “beau score" : 33 % des entreprises déclarent avoir un taux d'utilisation du Dif supérieur à 20 %. Plus précisément, 52 % acceptent entre 80 et 100 % des demandes, “ce qui signifie que le salarié a huit chances sur dix de voir sa demande acceptée". Quand elles refusent, elles le font à 52 % parce que “les formations demandées ne correspondent pas au métier de l'entreprise". Selon Marc Dennery, “ce chiffre pointe l'insuffisance de l'offre de formation". Laquelle tend d'ailleurs à se développer selon l'enquête, puisque le catalogue progresse dans 30 % des entreprises.

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(LE DIF “SOUS CONTRÔLE"

Un soupçon récurrent pèse sur le Dif. Il serait en quelque sorte récupéré par les services des ressources humaines et de formation et deviendrait d'une certaine manière un “plan bis", au service des objectifs de l'entreprise. “La négociation entre le salarié et son employeur sur les objectifs de la formation a pris le pas sur l'initiative, a observé Marc Dennery. Un dialogue s'est institué lors des entretiens professionnels, puisque dans 60 % des entreprises, le Dif est lié à ce rendez-vous. La direction RH a les manettes et les moyens de dire oui ou non." Le Dif est en effet “sous contrôle", comme le montrent les chiffres de l'enquête Demos, puisque 39 % des salariés affirment que “c'est la RH qui décide".

Les salariés ont utilisé leur Dif pour se perfectionner dans leur emploi (59 %) plutôt que pour développer des compétences personnelles. Dans ce cas, c'est le Cif qui est sollicité. D'ailleurs, selon Marc Dennery, “le Dif ne fait plus peur".