Égalité professionnelle - Souvent dans le déni, les entreprises ne la jugent pas prioritaire

Par - Le 01 juin 2012.

Selon une enquête réalisée par l'Apec, cofinancée par le FSE et rendue publique le 15 mai, l'égalité professionnelle ne figure pas parmi les priorités des entreprises en matière RH. S'il s'agit d'un “enjeu d'importance" pour les trois quart d'entre elles, elles préfèrent traiter d'autres sujets en priorité, tels que le développement des compétences, les parcours professionnels ou les seniors.
Le rapport de situation comparée entre les femmes et les hommes au sein de l'entreprise est réalisé par moins de deux entreprises sur trois. L'enquête montre que seulement 28 % des entreprises ont formalisé un diagnostic et signé un accord et que 26 % sont couvertes par un accord de branche ou d'entreprise. L'Apec estime que l'écart entre les intentions et les pratiques montre “une volonté assez marquée de faire bonne figure et de rester dans le politiquement correct".

D'ailleurs, trois entreprises sur quatre l'admettent : les situations sont inégalitaires, surtout parmi les cadres. “De façon diffuse", l'engagement et l'investissement des femmes “peuvent encore être jugés moindre que ceux des hommes". S'agissant des embauches, 13 % admettent privilégier le recrutement d'un homme plutôt que d'une femme. Ce qui est bien sûr interdit, et c'est pourquoi la plupart des entreprises “minimisent les inégalités, voire ont une posture de déni", affirme l'enquête. “Elles déclarent très majoritairement que c'est une situation égalitaire qui domine" en leur sein.

Quand elles agissent sur ce volet, les entreprises sont sur “la bonne voie". L'Apec souligne que ce sont les mesures les plus “simples" et pragmatiques qui sont jugées les plus pertinentes et les plus souvent mises en place (accès à la formation, analyse des parcours). Dans les plus petites entreprises 27 % n'ont engagé aucun chantier et 48 % n'envisagent pas de le faire dans les douze mois à venir. Globalement, la loi est jugée trop contraignante (42 %) et le manque de temps est le facteur le plus souvent évoqué comme frein (35 %).