Étude FPSPP - Le Cif : passerelle ou “progression verticale"
Par Sandrine Guédon - Le 01 octobre 2012.
À l'occasion du séminaire national des présidents de Fongecif qui s'est tenu le 13 septembre, le cabinet de consultants Ambroise Bouteille a présenté les résultats d'une enquête sur “l'impact du Cif sur le changement de profession". Commandée par le FPSPP, elle montre que les bénéficiaires sont principalement issus des professions liées à la vente, ainsi qu'à la conduite de véhicule. Dans tous les cas, le Cif permet d'entreprendre “des changements de professions radicaux" dans des domaines totalement différents, ou bien constitue “un outil de promotion verticale".
La passerelle la plus courante s'établit entre les métiers du commerce de détail et les professions paramédicales. En termes de progression verticale, par exemple, 11 % des conducteurs routiers étaient à l'origine des livreurs ou des coursiers. Pour certains bénéficiaires, le Cif a permis d'atteindre un très haut niveau de qualification : ingénieur contrôle qualité ou cadre des ressources humaines. L'enquête montre que l'obtention d'un CDI est largement majoritaire pour la plupart des professions nouvellement exercées. Au final, un bénéficiaire sur cinq n'a pas changé de métiers après son Cif. Ils sont plus nombreux à avoir atteint des objectifs liés à une progression plutôt qu'à un changement.
Cette étude entre dans le cadre de la deuxième évaluation nationale de l'impact du Cif qui fait partie de mission d'animation par le FPSPP du réseau des Fongecif. Elle se base sur l'analyse de parcours achevés en 2010.
“L'étude sur l'impact du Cif va permettre aux partenaires sociaux de mieux gérer les demandes"
Quel est l'objectif du FPSPP, au travers de cette étude ?
Le Fonds paritaire est un outil voulu par les organisations patronales et syndicales pour conduire des politiques à travers le cofinancement. Avec cette étude, le Fonds montre qu'il est aussi en capacité de produire des analyses pour éclaircir les mobilités des salariés. L'enquête va surtout permettre aux partenaires sociaux qui gèrent le Cif de s'appuyer désormais sur des éléments objectifs pour orienter leurs actions.
Quel impact peut-elle avoir sur la gestion du Cif ?
Cette enquête est la deuxième menée sur le Cif, mais c'est la première fois qu'elle aborde la question des professions. Elle va donc plus loin, car elle permet de voir d'où vient le salarié et, surtout, ce qu'il est devenu après être passé par le dispositif. Par conséquent, les organisations syndicales et patronales qui siègent dans les Fongecif, qui sont donc amenées à porter un jugement sur le projet du salarié, vont pouvoir étudier les dossiers en ayant en leur possession des informations sur les évolutions et les débouchés des Cif en fonction des métiers. C'est une véritable aide sur les choix de formation. Aujourd'hui, cette étude leur permet de construire leur jugement. Il faut rappeler que cette démarche s'appuie sur une expérimentation intitulée “Observatoire des transitions professionnelles", menée par trois Fongecif (Bretagne, Alsace et Rhône-Alpes), et qui a été étendue.