First Aquitaine Industrie : une VAE peut aider à bien appréhender une formation
Par François Picard - Le 16 janvier 2012.
L'Agence territoriale Sud-Ouest d'Afpa Transitions a mené en collaboration avec l'Université Bordeaux Segalen une étude sur les effets de la VAE sur le développement des individus et des organisations dans le secteur industriel. Elle a été réalisée pour le compte du spécialiste des transmissions automatiques First Aquitaine Industrie.
140 de ses 1 600 salariés ont été interrogés. Une partie d'entre eux avaient suivi une VAE puis une formation professionnelle, et une autre partie n'avait suivi soit l'une, soit l'autre. Il en ressort que la démarche impulsée par l'entreprise est vécue comme un outil de reconnaissance et est associée par les personnels à la valorisation de leurs activités. “Par-là, elle participerait à un processus de développement de soi dans le travail", explique l'étude de 87 pages, qui précise que la VAE “toutefois reste lourde pour les salariés qui ont le niveau de qualification le plus faible, et nécessite un accompagnement plus soutenu pour ces derniers".
Malgré tout, la démarche de validation est associée à un phénomène de coopération entre salariés. Une solidarité entre eux s'est instaurée afin de faciliter la réalisation des objectifs de chacun, progressivement devenus les objectifs d'un groupe en démarche de validation des acquis. “En ce sens, la VAE pourrait être appréhendée comme un facilitateur de cohésion entre les salariés."
VAE “stimulante"
Comparer les groupes ayant ou pas enchaîné VAE et formation professionnelle fait apparaître que la première stimule pour mener la seconde à bien, “en soustrayant le salarié de ses routines opératoires et en impulsant chez la personne l'élaboration d'une démarche plus globale dépassant la seule sphère de la validation des expériences passées. En ce sens, la VAE pourrait être considérée comme un moteur favorisant l'inscription dans un itinéraire formatif venant étayer les perspectives professionnelles de la personne".
Les auteurs, Dominique Pouchard, Christine Lagabrielle et Sonia Laberon, estiment que “la VAE amoindrit le sentiment d'inefficacité et la pénibilité ressentie en cours de formation. Ce résultat engage à examiner attentivement son rôle comme ressource pour pallier les difficultés rencontrées en formation (fatigue intellectuelle générée, contenus à intégrer, difficultés liées à l'apprentissage etc.)". Et d'ajouter : “Nous pouvons supposer que la démarche de VAE a un effet d'amorçage cognitif, mettant la personne en situation de traitement et d'élaboration d'informations concernant les activités qu'elle a réalisées." Cette première expérience, source d'apprentissage, permettrait de moins ressentir les obstacles ultérieurs rencontrés durant les apprentissages en formation.