GPEC territoriale : l'exemple du groupe France Télécom Orange

Par - Le 16 novembre 2012.

“Comment sécuriser les emplois dans et hors les murs de l'entreprise ?" Tel était le thème du “Café social" organisé le 25 octobre dernier par le réseau d'information Miroir social. Brigitte Dumont, directrice adjointe des ressources humaines du groupe France Télécom Orange, et vice-présidente de l'ANDRH, est, à cette occasion, revenue sur la mise en place d'une GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) territoriale dans son entreprise.

Pour un “nouveau contrat social"

“En 2010, Stéphane Richard est arrivé à la tête du groupe et a souhaité redonner à nos collaborateurs une vision de ce que l'entreprise voulait faire dans les cinq années à venir, se souvient Brigitte Dumont. C'est ainsi qu'a été présenté le plan Conquête 2015. Nous voulions notamment élaborer un nouveau contrat social, et c'est dans ce cadre qu'en 2010, une négociation s'est ouverte sur la GPEC, qui a débouché sur un accord signé en 2011. Nous nous sommes appuyés sur le cabinet Sodie pour avoir un panorama des bonnes pratiques. Cependant, nous nous sommes vite rendus compte que la GPEC territoriale n'existait pas vraiment dans les entreprises", poursuit-elle. Au vu de la taille de France Télécom, Brigitte Dumont insiste sur nécessité qu'il y a eu pour le groupe d'innover. “De la GPEC au niveau national, nous en faisions déjà. Or, les collaborateurs étaient surtout intéressés par l'anticipation des mutations dans leur région."

85 bassins GPEC

Orange compte 11 directions territoriales, précise la DRH adjointe. “Nous avons tout d'abord cherché à identifier des bassins pertinents pour la mise en œuvre de la GPEC, et en avons identifié 85. Cela nous a permis de créer un dialogue social de proximité." Pour ce faire, ont été mis en place des comités dédiés à l'emploi territorial, rassemblant la direction et les partenaires sociaux locaux. Concernant l'évolution des métiers, le groupe s'est appuyé sur des travaux menés par la branche des télécommunications et les a adaptés à son propre cas. Par ailleurs, il entretient des relations avec 17 écoles sur le territoire, “ce qui permet de donner de la visibilité sur les compétences existantes", ajoute Brigitte Dumont. Elle constate aujourd'hui une meilleure appropriation par le terrain des accords GPEC, “ce qui permet mieux à chacun d'être acteur de son parcours professionnel".
Sont rédigés des rapports “Perspectives emploi et compétences" (PEC), déclinés au niveau national et local, et destinés à donner de la visibilité sur les besoins d'effectifs, de compétences et leurs localisations. Ceux-ci doivent donner une prévision à trois ans. Les évolutions démographiques sont aussi prises en compte. Ainsi, Brigitte Dumont explique que 30 000 collaborateurs quitteront le groupe entre 2010 et 2020 pour cause de départ en retraite : “Nous avons fait une focale à cinq ans pour anticiper les départs et les besoins qu'ils génèreront en matière de compétences."

Cartographier les parcours

Le groupe Télécom-Orange a aujourd'hui un nouveau projet : cartographier des possibilités de parcours par région. “Dans un premier temps, nous avons travaillé au niveau national sur les métiers de l'intervention technique et de la relation client, qui représentent les effectifs les plus importants dans le groupe. Nous avons mis en place des parcours d'évolution pour les salariés, puis nous avons poursuivi avec d'autres métiers." À présent, c'est un pilote sur deux régions qui va être lancé prochainement : “L'idée est de répondre à la question suivante : quel type de parcours puis-je effectuer dans ma région pour évoluer ? Cela permettra de donner par métier les possibilités de formation et les compétences requises. Ce dispositif a vocation à être généralisé."